Pourquoi Trump ne veut pas s’immiscer dans la présidentielle de 2019
Par R. Mahmoudi – Dans un entretien accordé à la chaîne de télévision privée Chorouk TV, le secrétaire d’Etat adjoint américain, John Joseph Sullivan, en visite en Algérie depuis jeudi, a déclaré que son pays soutenait «des élections démocratiques en Algérie» et que «la volonté du peuple doit être respectée».
«Les Etats-Unis veulent que la volonté du peuple algérien se traduise par des élections libres et honnêtes», a affirmé le responsable américain qui souligne avoir «ressenti cette volonté d’y parvenir chez les responsables algériens» avec lesquels il venait de s’entretenir. Sans donner aucun blanc-seing au gouvernement algérien, Sullivan ne fait aucun cas des sujets litigieux qui animent la scène politique algérienne, dont celui de la viabilité d’un cinquième mandat pour le Président sortant.
Venu en Algérie dans le cadre de la tenue de la 5e session des consultations bilatérales sur les questions sécuritaires et de lutte contre le terrorisme, le secrétaire d’Etat adjoint américain a été successivement reçu par le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, et le Premier ministre, Ahmed Ouyahia.
Si les Etats-Unis évitent de s’immiscer directement dans le processus électoral, en se défendant de donner des leçons ou d’actionner des ONG à leur solde, comme ils le faisaient durant la décennie noire pour faire pression sur Alger, l’intérêt des Etats-Unis pour l’avenir politique de l’Algérie n’en est pas moins vital.
Reconnaissant à l’Algérie son rôle et sa place dans le domaine de la lutte antiterroriste dans la région, Washington, comme d’ailleurs le reste des capitales occidentales, a intérêt à aider à la préservation de la stabilité de ce pays-pivot de la région d’Afrique du Nord au moment où les forces armées américaines (Africom) peinent à endiguer la menace terroriste dans les pays du Sahel où des unités de cette armée sont régulièrement attaquées par des groupuscules affiliés à Al-Qaïda ou à Daech.
Pour les Américains, une stabilité politique durable en Algérie servirait aussi de rempart au chaos libyen. Même s’ils savent pertinemment qu’aucune pression n’est possible pour faire impliquer directement l’armée algérienne dans ces conflits régionaux.
R. M.
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