Aïssa avoue que les mosquées sont noyautées par les extrémistes
Par R. Mahmoudi – Dans une nouvelle alerte lancée à partir de sa page Facebook, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, met en garde contre une offensive tous azimuts menée par des islamistes radicaux pour s’emparer des comités religieux au niveau des mosquées. Sans les nommer, il accuse ceux qui cherchent à «nous ramener aux années des la fitna», comprendre les partisans du FIS dissous, d’échauder tout un plan, en utilisant les réseaux sociaux, certaines tribunes médiatiques et aussi des organisations socioprofessionnelles à l’engagement politique et idéologique prononcé.
Sur un ton offensif et menaçant, le ministre assure que son département ne se laissera pas faire et qu’il usera de tous les moyens légaux pour empêcher ces «aventuriers» de faire main basse sur les mosquées. En s’adressant directement à eux, il leur annonce qu’aucune mosquée de la République ne sera le Hyde Park londonien (utilisé jadis par les activistes du FIS comme tribune de propagande, avec la bénédiction des autorités britanniques). Il les prévient que son ministère ne tolérera aucune «tribune libre» au sein des mosquées, faisant sans doute allusion aux prêches incendiaires que l’ex-numéro deux du parti dissous réussit, malgré toutes les interdictions, à prononcer et à retransmettre via YouTube et d’autres réseaux sociaux.
Enfin, sur un ton indigné, le ministre lancera : «Assez de morts dans les mosquées, avec 114 imams tombés en martyrs, en défendant leurs minbars et leurs mihrabs durant la décennie noire !» «Assez de morts, avec deux autres imams tués au moment où ils faisaient face à des plans odieux qui auraient pu provoquer une nouvelle décennie de sang !» Le ministre n’en a pas donné d’autres précisions.
A noter qu’une violente altercation a opposé, cette semaine, l’imam d’une mosquée dans la wilaya de Chlef à un groupe de fidèles. Les services de la Protection civile sont intervenus pour évacuer un blessé pour mort dans l’enceinte même de la mosquée. A l’origine de la rixe, d’après des témoignages, des différends sur la composition du comité religieux de la mosquée. Cet incident renseigne largement sur le climat tendu qui règne au niveau des mosquées et qui justifie la réaction intempestive du ministre.
R. M.
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