Paroles et paroles…
Par Sadek Sahraoui – Les travaux du très attendu 31e sommet de l’Union africaine (UA) ont débuté ce matin à Nouakchott dans un contexte marqué par la détermination des leaders africains d’aller vers des réformes profondes afin de rendre l’UA moins dépendante des bailleurs de fonds étrangers et de faciliter la prise de décision au sein des différentes structures de l’organisation panafricaine.
Outre la réforme de l’UA, l’autre grand dossier de ce rendez-vous concerne la lutte contre la corruption. Selon les dires de fonctionnaires de l’UA, le choix du thème de la lutte contre la corruption confirme l’engagement et la volonté ferme du continent de lutter contre ce fléau à travers la mise en place de différents mécanismes.
De l’avis de Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’Union africaine, le combat contre la corruption doit être globale en 2018 car, a-t-il soutenu, ce fléau prive l’Afrique de près de 50 milliards de dollars chaque année. Pour lui, toutes les nations africaines «sont concernées, d’une manière ou d’une autre, à des échelles plus au moins grandes». Et le constat cinglant de l’ancien ministre tchadien des Affaires étrangères se vérifie presque tous les jours. Une simple revue des gros titres de la presse africaine prouve même que notre continent est gangréné jusqu’à l’os par la corruption. Tous les jours ou presque, de graves affaires de corruption impliquant de très hauts responsables africains, dont des chefs d’Etat, sont étalées dans les colonnes des journaux. Les deux derniers présidents à avoir été emportés par ce genre de scandale sont Robert Mugabe du Zimbabwe et l’inénarrable Jacob Zuma d’Afrique du Sud. Leur «flirt» avec l’argent sale a fait beaucoup de mal à l’Afrique tant ils étaient des symboles de la lutte pour la liberté et l’émancipation de l’Afrique. Ces deux figures ont déshonoré leur combat.
D’autres responsables, toujours en poste, actuellement sous la loupe de la justice internationale, sont susceptibles également de se retrouver un jour ou l’autre derrière les barreaux. Et la question justement que tous les Africains lambda se posent est de savoir s’il est vraiment possible que de tels énergumènes, qui ne pensent qu’à se remplir les poches et à garder le pouvoir, peuvent vraiment laisser l’Union africaine mettre le cap sur la lutte contre la corruption. Tout le monde connaît la réponse mais restons tout de même optimistes. Après tout, l’Afrique a connu pire par le passé et a toujours fini par s’en sortir.
S. S.
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