Eventuelle révision des subventions destinées à l’énergie à partir de 2019
Le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, a évoqué lundi une éventuelle révision des subventions destinées à l’énergie à partir de 2019, assurant que l’Etat n’opérera aucun changement sans mener une grande compagne de communication dirigée vers les citoyens.
«L’actuelle politique de subventions ne peut pas continuer comme ça pour l’équité sociale. Dans sa forme actuelle, le simple citoyen ne peut pas profiter de cette politique mieux que quelqu’un qui dispose d’un revenu plus important, ce n’est pas normal», a soutenu Raouya sur les ondes de la radio nationale.
Affirmant que son département mène actuellement des études sur l’actuelle politique de subventions à travers une commission mise en place qui travaille en collaboration avec la Banque mondiale, le ministre a expliqué que ces études montrent que les ménages à bas revenus profitent des subventions allouées aux produits de base (huile, sucre…) à hauteur de 7% du montant global de la subvention, alors que les personnes à fort revenu en bénéficient avec le double de ce pourcentage : «Il faudrait y remédier», a-t-il relevé.
Il a, toutefois, assuré que «rien ne sera fait tant que nous ne disposerons pas de l’ensemble des paramètres permettant l’identification des ménages, les montants alloués, ainsi que la manière d’y procéder». «Nous ne toucherons pas aux subventions tant qu’on n’a pas encore terminé nos études en la matière. Et lorsqu’on les terminera, cela va se faire avec l’ensemble des pouvoirs publics. Nous devrions nous asseoir autour d’une table, les rediscuter et, par la suite, mener une grande compagne de communication dirigée vers nos citoyens pour leur expliquer comment on doit procéder», a avancé le ministre.
N’écartant pas l’ouverture d’un «débat national» avant toute révision des subventions, le ministre a, néanmoins, évoqué une éventuelle révision des subventions destinées à l’énergie à partir de 2019 si, bien évidemment, on sera prêt à le faire».
Par ailleurs, concernant le recours au financement non conventionnel et les éventuels risques d’inflation qu’il peut engendrer, notamment après les observations faites par le FMI, le ministre a rappelé que «l’Algérie est souveraine de choisir cette voie», ajoutant que «cela n’est pas sans risques, mais le risque est mesuré». «Nous prenons l’ensemble des règles de rigueur pour pouvoir maîtriser cet aspect du financement non conventionnel qui est destiné beaucoup plus à l’investissement pour maintenir une croissance soutenue», a-t-il insisté, notant que les prévisions tablaient sur un taux d’inflation de 5,5% en 2018, alors qu’il est encore autour de 4% actuellement, et se situerait à une moyenne de 4,3% sur toute la période 2018/2020.
Raouya a, en outre, exclu tout recours à l’endettement externe sauf pour «certains cas» où le rendement est «assez appréciable», citant l’exemple du financement du projet du port Centre d’El Hamdania (Cherchell) «qui peut être financé par un crédit de la Chine».
A propos de l’affaire de saisie des 701 kg de cocaïne et l’éventualité de l’implication de douaniers ou d’agents de l’administration fiscale, Raouya a indiqué que «rien n’est encore confirmé, mais l’Etat est déterminé à lutter contre toutes les pratiques frauduleuses». «Nous luttons sans merci contre la corruption qui peut engendrer de graves conséquences sur l’Etat», a-t-il fait valoir.
R. E.
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