Droits de l’Homme en Algérie : comment Amnesty veut influencer l’ONU
Par Karim B. – Amnesty International a énuméré un certain nombre de «recommandations» que l’Algérie «devra» mette à exécution pour s’aligner sur les exigences de cette ONG, dont le rapport coïncide avec l’examen de l’Algérie par le Comité des droits de l’Homme des Nations unies qui surveille l’application du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP).
«Les autorités algériennes doivent mettre fin aux renvois sommaires de migrants et cesser de restreindre les droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique, d’association et de religion», note Amnesty International, qui a, néanmoins, «souligné les mesures positives prises par l’Algérie en vue d’aligner sa législation sur le droit international relatif aux droits humains, notamment les modifications de la Constitution et les réformes du système judiciaire en 2015 et 2016, ainsi que la mise en place du Conseil national des droits de l’Homme en 2017».
Amnesty International pointe notamment l’article 144 du Code pénal, qui punit l’«outrage» envers des représentants de l’Etat, l’article 144 bis 2 qui punit quiconque «offense le prophète» et l’article 146 qui punit la «diffamation envers les institutions publiques». Pour cette ONG, il y a lieu de «modifier les articles 97 et 98 du Code pénal ainsi que les articles 15, 17, 19 et 23 de la loi n°89-28 relative aux réunions et manifestations publiques, comme modifiée par la loi n°91-19, en vue de supprimer l’interdiction des attroupements non armés non autorisés et de remplacer la condition d’autorisation préalable figurant dans ces articles par une condition de notification préalable».
S’immisçant dans l’affaire des réfugiés subsahariens, Amnesty International voudrait que l’Algérie «adopte une législation nationale permettant d’appliquer la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés et le Protocole de 1967 relatif au statut des réfugiés, ainsi que les lois et normes internationales relatives à la protection des personnes ayant besoin d’une protection internationale», accusant ainsi indirectement l’Algérie de ne pas respecter le droit international.
L’ONG évoque également les actes de torture, insinuant que des cas existeraient, puisqu’elle appelle l’Algérie à «adhérer au Protocole facultatif se rapportant à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants».
Si le Comité des droits de l’Homme des Nations unies se base sur le rapport d’Amnesty International sans se référer à d’autres sources autrement plus objectives, le jugement de cette institution onusienne sera forcément faussé.
K. B.
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