Hadj Djilani : «Le rêve d’une Algérie démocratique et sociale s’est transformé en cauchemar»
Par Hani Abdi – Le premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), Mohamed Hadj Djilani, dresse un tableau peu reluisant de la situation générale du pays au lendemain de la fête de l’indépendance nationale. Mohamed Hadj Djilani évoque le rêve des martyrs et leurs espérances qui n’ont pu être concrétisées 56 ans après le recouvrement de la souveraineté nationale. «Le rêve par le peuple algérien de construire une Algérie démocratique et sociale, conformément à la proclamation du 1er Novembre et aux résolutions du Congrès de la Soummam, s’est transformé en cauchemar qui dure depuis plus d’un demi-siècle», relève le premier secrétaire du FFS, pour lequel «la situation politique, économique et sociale de l’Algérie d’aujourd’hui n’est que le résultat de ce système qui perdure depuis la confiscation du droit du peuple algérien à l’autodétermination».
Mohamed Hadj Djilani parle ainsi d’une «situation politique, économique et sociale qui n’augure rien de positif». «Le pouvoir tend à maintenir le statu quo, la déliquescence des institutions et la prolifération des scandales de corruption au haut niveau de l’Etat et la répression des forces qui luttent pour asseoir une véritable alternative démocratique prouvent que le pouvoir mène le pays vers une dérive qui engendrerait des conséquences dangereuses sur son indépendance économique, sur ses ressources, son unité, sa stabilité et sa souveraineté», affirme-t-il.
La situation n’est pas meilleure sur le plan économique, aux yeux du plus vieux parti de l’opposition. «Sur le plan économique, c’est comme si le pouvoir ne veut pas tirer les leçons de sa gestion désastreuse des affaires du pays. Au lieu de louer des réalisations qui ne répondent aucunement aux aspirations du peuple, les décideurs auraient dû présenter des bilans crédibles et objectifs», souligne Mohamed Hadj Djilani, considérant que la situation que vivent les Algériens aujourd’hui risque de «s’aggraver si le régime poursuit sa stratégie libérale qui ne sert ni le peuple ni le pays».
«Les lois antipopulaires, anticonstitutionnelles, antinationales et antisociales ont pour but de servir une minorité d’affairistes, au détriment de la majorité populaire qui rêvait d’instaurer un Etat social dans le sillage d’une démocratie et d’un pluralisme politique, culturel et linguistique», avertit le premier secrétaire du FFS, qui évoque une situation sociale qui se détériore de jour en jour.
Le premier secrétaire du plus vieux parti de l’opposition dénonce vivement la répression qui touche les syndicats, les associations, les étudiants et toutes les forces vives de la nation. «L’étudiant en droit poursuit ses études, au prix d’énormes sacrifices, puis se voit empêcher de prêter serment et d’exercer le métier d’avocat, sous des prétextes qui ne sont ni juridiques ni académiques», relève Mohamed Hadji Djilani, qui décrit ainsi une société prise en étau qui peine à résister à l’effondrement moral.
«Un simple coup d’œil sur les cinquante dernières années renseigne sur les souffrances endurées et les sacrifices consentis par un peuple, dont la patience a rarement rencontré la sagesse chez ses oppresseurs», souligne ce responsable au FFS.
H. A.
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