Il crée un centre antiterroriste qui couvre la région : les ambitions sahéliennes d’Al-Sissi
Par Sadek Sahraoui – La presse cairote rapporte que l’Egypte a achevé la construction de son Centre antiterroriste au Caire pour la communauté régionale des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD), deuxième plus grand groupe sous-régional en Afrique après l’Union africaine (UA). Selon le porte-parole de l’armée égyptienne, le colonel Tamer Rifai, ce centre fait 14 300 mètres carrés et est doté d’équipements technologiques de pointe pour assurer la coordination entre les Etats membres de la CEN-SAD. Il a pour objectif principal de s’attaquer au terrorisme tout en promouvant la sécurité, les relations économiques et politiques.
Le colonel Rifai a également confirmé que l’Egypte accordera 2 000 bourses d’études pour le personnel militaire des Etats membres de la CEN-SAD, afin qu’ils reçoivent une formation et puissent poursuivre des études de sécurité et de défense en Egypte. Il a, en outre, souligné l’engagement de l’Egypte à coordonner, par l’intermédiaire de la CEN-SAD, la tenue périodique d’exercices antiterroristes conjoints.
La presse égyptienne précise que le centre antiterroriste fournira une planification, des informations et des stratégies antiterroristes et offrira une formation et un soutien militaires. Le gouvernement égyptien, ajoute-t-on, a promis 100 millions de livres égyptiennes (environ 5,6 millions de dollars) pour le projet.
Lors d’une rencontre au Caire avec le secrétaire général de la CEN-SAD, Ibrahim Abani, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Shoukry, a souligné l’importance du Centre pour l’éradication du terrorisme dans la région et la paix, la sécurité et le développement dans les pays sahélo-sahariens. Ibrahim Abani a déclaré à Al-Monitor que «le centre a été établi conformément au protocole de prévention, de gestion et de résolution des conflits au sein de la CEN-SAD.
Le protocole est conforme à la volonté de l’UA et de l’ONU de voir chaque région africaine mettre en place des mécanismes spécifiques pour prévenir, gérer et résoudre les conflits. Le protocole CEN-SAD prévoit la formation d’une force armée commune. Cette force armée fera partie d’une armée africaine unifiée. Mais nous n’avons pas encore atteint ce stade. La tâche de la force ne se limitera pas à la lutte contre le terrorisme, mais se concentrera également sur la lutte contre tous les facteurs d’instabilité tels que la contrebande d’armes et de drogues et l’immigration illégale.
L’objectif principal de la CEN-SAD est d’accroître la coopération inter-économique. Ibrahim Abani a toutefois précisé que «ces objectifs ont évolué pour inclure la coopération en matière de sécurité comme une préoccupation majeure à travers une stratégie globale, fondée sur des piliers de base». Avec cette initiative, le président égyptien Al-Sissi veut se poser en acteur incontournable de la lutte contre le terrorisme au Sahel et, plus généralement, en Afrique.
S. S.
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