Enième tentative
Par Sadek Sahraoui – Le Makhzen revient à la charge sur la question des frontières dont il veut à tout prix obtenir la réouverture. La fermeture de la frontière algéro-marocaine a engendré une stagnation économique et sociale pour les habitants de l’est marocain.
Pour mettre la pression sur l’Algérie, les services spéciaux marocains s’emploient cette fois à faire croire que cette réouverture est avant tout une demande des sociétés civiles des deux pays. Et quoi de mieux pour y parvenir que d’essayer de faire monter la mayonnaise sur les réseaux sociaux.
Ainsi, le média marocain Al Ahdath Al Maghribia soutient que des militants associatifs ont lancé, via facebook, un rendez-vous pour un rassemblement des deux côtés des frontières pour demander leur ouverture. La même source croit même savoir que la marche devrait partir le 22 juillet prochain, côté marocain, d’Oujda en direction de Zouj-Bghal, alors que les marcheurs algériens partiront de la ville de Maghnia en direction de cette frontière fermée depuis 24 ans en raison de la décision de Rabat d’imposer de façon unilatérale des visas aux Algériens.
Bien sûr, côté algérien, personne n’a encore entendu parler de cette initiative «populaire». Et en plus, on ne peut pas reprocher aux jeunes Algériens de ne pas être présents sur les réseaux sociaux. Ce qui accrédite l’idée qu’il s’agit bien là d’une initiative «unilatérale» des services spéciaux marocains. L’opération à l’air tellement bien préparée qu’Al Ahdath Al Maghribia fait parler une source qui s’est montrée persuadée que «cette marche connaîtra une participation massive de milliers de citoyens de toutes les souches sociales et de différentes régions des deux pays».
Le média marocain explique encore de façon très insidieuse que «l’objectif principal de ces deux marches parallèles est d’exercer une pression sur les autorités des deux pays en vue de rouvrir les frontières fermées depuis le 15 juillet 1994».
En réalité, cette opération cousue de fil blanc a surtout pour but de faire pression sur l’Algérie, car c’est surtout l’Etat algérien qui refuse que cette frontière soit ouverte. Du moins, soutient le gouvernement algérien, elle ne le sera pas avant que ne soient réglés tous les contentieux entre les deux pays.
Si ça n’en tenait qu’au Makhzen, il y a longtemps que cette frontière, à travers l’Algérie, est inondée de drogue.
S. S.
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