Libye : Paris, Rome, Londres et Washington rappellent à l’ordre les politiques
Les gouvernements de la France, de l’Italie, du Royaume-Uni et des Etats-Unis d’Amérique ont affirmé ce week-end que le moment est venu pour tous les acteurs libyens d’avancer dans le processus politique de règlement de la crise. «Le moment est venu pour tous les acteurs Libyens d’avancer en engageant des discussions entre Libyens sur la manière d’améliorer la transparence budgétaire, de renforcer les institutions économiques et d’assurer une juste répartition des ressources du pays, dans le cadre du plan d’action défini par le représentant spécial des Nations unies, Ghassan Salamé, et sur la base de l’Accord politique interlibyen entériné par le Conseil de sécurité des Nations unies dans sa résolution 2259 (2015)», ont-ils souligné dans une déclaration conjointe publiée par le Quai d’Orsay.
Les quatre pays ont précisé, dans cette déclaration rendue publique à l’occasion de la reprise de la production par la Compagnie pétrolière nationale libyenne, qu’ils accueillent «favorablement» la proposition du président du Conseil présidentiel, Fayez El-Sarraj, de faire progresser la transparence des institutions économiques libyennes, tout en se félicitant de l’annonce de la reprise par la Compagnie pétrolière nationale libyenne de son activité «vitale au nom de tous les Libyens». «Nous rendons hommage à la Compagnie pétrolière nationale légitime à l’heure où elle répare les infrastructures, honore ses obligations contractuelles et, après avoir levé les dispositions relatives à l’état d’urgence dans l’est de la Libye, reprend les exportations et la production de pétrole qui sont essentielles pour la prospérité de la Libye», ont-ils ajouté, se disant «apprécier les contributions» de l’Armée nationale libyenne au rétablissement de la stabilité dans le secteur pétrolier libyen «qui est essentiel pour les intérêts nationaux de la Libye».
Les quatre pays ont également affirmé que la production de pétrole et les installations et recettes pétrolières libyennes «appartiennent au peuple libyen», réaffirmant qu’il faut laisser la Compagnie pétrolière nationale «travailler au nom de tous les Libyens et que les ressources pétrolières de la Libye doivent demeurer sous le contrôle exclusif de la Compagnie pétrolière nationale légitime et sous la seule supervision du gouvernement d’entente nationale».
De façon générale, ils appellent les dirigeants libyens à saisir cette occasion «importante», dans le cadre de l’Accord politique inter-libyen, pour «régler les différends sur la Banque centrale de Libye, intensifier le dialogue sur la répartition des ressources grâce au budget national et œuvrer à l’unification de la Banque centrale de Libye et à la dissolution des institutions parallèles, comme convenu dans la Déclaration politique de Paris du 29 mai». Ils se déclarent «solidaires» des dirigeants libyens qui travaillent en vue d’un processus politique inclusif mené par les Libyens, «qui conduira à des élections nationales crédibles, pacifiques et bien préparées dès que possible», s’engageant à les soutenir dans leur application de ces mesures et «utiliseront tous les moyens à leur disposition pour demander des comptes à ceux qui portent atteinte à la paix, à la sécurité et à la stabilité de la Libye».
R. I.
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