Le mouvement Mouwatana contre l’utilisation de la religion à des fins politiques
Par Hani Abdi – Le mouvement Mouwatana «Citoyenneté-démocratie», qui milite pour un changement du système, a rendu publique aujourd’hui sa charte de valeurs et principes fondamentaux.
Avant d’élargir la concertation à toutes les forces vives de la nation, ce mouvement, initié par des personnalités bien connues telles que l’ancien Premier ministre Ahmed Benbitour, l’avocate Zoubida Assoul ou encore le président de Jil Jadid, Sofiane Djilali, fixe les règles de conduite mais aussi le chemin pour provoquer le changement voulu. «Ce mouvement, créé en vertu de la volonté de ses membres initiateurs, cosignataires du communiqué du 10 juin 2018, s’est fixé comme objectif la contribution à un changement du système de gouvernance par la mise en place d’un Etat de droit par des voies démocratiques avec l’épanouissement de la citoyenneté», souligne-t-on dans le texte de la charte, assurant encore une fois qu’«il est ouvert à l’ensemble des citoyens algériens ainsi qu’aux partis politiques, associations ou syndicats qui le souhaitent et qui paraphent cette charte».
Mouwatana affirme donc qu’il agira pour «la protection de la souveraineté nationale, de l’unité de la nation, de l’intégrité du territoire et du caractère républicain de l’Etat algérien». Il agira également pour «le respect des valeurs démocratiques, du pluralisme politique et de l’alternance au pouvoir». Le mouvement Mouwatana va également œuvrer pour un Etat de droit par la séparation et l’équilibre des pouvoirs et l’impartialité des institutions de l’Etat et de l’administration.
Autres principes fondamentaux de ce mouvement : le respect des libertés individuelles et collectives, en particulier la liberté d’association et la liberté d’exercice de l’action politique et syndicale, le non-recours à la violence, dans toutes ses formes, dans la pratique politique, le respect des droits humains et la liberté d’expression et d’information. A cela s’ajouteront la liberté de conscience, combattue par les islamistes, l’égalité de tous les Algériens devant la loi, sans aucune distinction, de sexe ou de culte, la reconnaissance de la diversité humaine et culturelle de notre pays en tant que richesse qu’il convient de protéger.
Le mouvement Mouwatana annonce dans sa charte son refus de toute utilisation d’une spécificité liée à cette diversité à des fins politiques, comme il refuse l’utilisation de la religion à des fins politiques. Ce mouvement a adressé, le 10 juin dernier, une lettre ouverte au président Bouteflika l’invitant à capituler et à organiser une transition démocratique.
H. A.
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