Macron l’Africain
Par R. Mahmoudi – Maintenant que la Coupe du monde de football est terminée, dans la joie et la bonhomie, et que ses flamboyances étourdissantes s’estompent peu à peu, il va falloir pour les médias et, surtout, pour ces dirigeants politiques qui découvraient les effets insoupçonnés du football sur leurs destins de redescendre sur terre et d’affronter la réalité, amère et complexe, du monde d’aujourd’hui.
Loin des fausses fraternités célébrées sur les stades de Russie, le temps d’un Mondial, la frilosité qui gagne de plus en plus de capitales européennes au sujet de «la crise migratoire» – euphémisme utilisé pour désigner la chasse aux migrants qui doit se poursuivre avec tous les moyens – est là pour nous rappeler chaque jour l’incongruité de ces discours destinés à la consommation médiatique et l’inégalité criante des rapports entre le Nord et le Sud.
Après cette euphorie planétaire du Mondial, le monde se réveillera à nouveau sur le bruit des canons et des bombardements, sur les cris de détresse de populations livrées à la guerre, à la famine, à la rapine et à la mort.
Si la victoire de l’équipe de France est venue à point nommé pour le président Emmanuel Macron et son gouvernement, en butte depuis plusieurs mois à une contestation interne grandissante, leur responsabilité dans la situation dramatique que vit une partie de l’Afrique – continent d’où est issue la plus grande partie des joueurs qui font aujourd’hui le bonheur de l’Hexagone – demeurera entière. Du bourbier malien au chaos libyen, la culpabilité et l’échec de la France ne sont plus à démontrer.
C’est bien sur ces questions essentielles et déterminantes pour l’avenir du monde que seront jugées l’action de Macron et celle des autres dirigeants occidentaux.
R. M.
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