Sérieux avertissement
Par R. Mahmoudi – Le quiproquo qui oppose depuis quelques jours les deux principaux partis de la coalition gouvernementale, bien qu’il tienne en partie d’une mauvaise communication du côté notamment du FLN, sonne comme un sérieux avertissement à l’adresse des décideurs politiques, à quelques mois d’une échéance électorale qui s’annonce comme l’une des plus redoutées de l’histoire contemporaine du pays.
A bien l’analyser, cette passe d’armes entre le FLN et le RND traduit un profond malaise chez les différents acteurs politiques qui attendent avec impatience et anxiété une décision tranchée par rapport aux présidentielles de 2019 pour pouvoir se positionner et savoir, surtout, avec quels partenaires ils devraient agir. Et, dans cette situation, même l’opposition n’est pas en reste, puisqu’elle devrait, elle aussi, affûter ses armes en perspective de cette bataille décisive.
Cet attentisme entretenu indéfiniment, sur fond de changements en cascade et jamais annoncés, a fini par stresser les partis loyaux au chef de l’Etat et toutes les organisations et les personnalités qui gravitent autour d’eux. Le repositionnement inattendu du parti d’Amara Benyounès illustre cet état d’esprit. Car il est clair que tout ce remue-ménage à la tête des institutions déstabilise, d’une manière ou d’une autre, les partis de la majorité.
La position du FLN est encore plus inconfortable, du fait qu’il se sente obligé de se mettre à l’avant-garde et à se mobiliser en permanence pour le soutien au président de la République – dont on rappelle à l’occasion qu’il est aussi le président du parti – sans tenir, toutefois, les commandes de l’Exécutif ni bénéficier de la même visibilité politique que son alter ego, tout en faisant face à une fronde interne qui n’a jamais fléchi.
R. M.
Comment (4)