Ce que le président du MSP Abderrazak Mokri a dit sur son appel à l’armée
Par R. Mahmoudi – Revenant sur son appel controversé adressé à l’institution militaire, le chef du MSP, Abderrazak Mokri, maintient sa position et dit ne faire aucun cas des critiques et des attaques qui l’ont visé à ce sujet.
Dans un entretien accordé à l’agence de presse allemande DPA, le chef de file des Frères musulmans en Algérie reformule son idée, en affirmant que «dans toutes les expériences de transition démocratique de par le monde, l’institution militaire joue un rôle d’accompagnateur de ce processus. C’est l’objet de notre appel, à l’approche des élections présidentielles d’avril 2019». Et de poursuivre : «Nous avons lancé une initiative pour un consensus national devant regrouper pouvoir, opposition, institutions, syndicats et société civile. Aussi l’institution militaire doit-elle avoir un rôle. En fait, tout le monde doit y participer pour sauver l’Algérie en ayant à l’esprit la conjoncture socio-économique difficile que nous traversons», souligne Mokri.
Interrogé sur la violente réaction du secrétaire général du FLN, Djamel Ould-Abbès, disant que les partisans d’une période de transition veulent inventer un nouveau concept de la démocratie» et que «l’Algérie n’est pas une république bananière, mais un pays démocratique avec un Président élu», Abderrazak Mokri a eu cette réponse : «C’est son point de vue, et c’est de son droit d’appeler son président à briguer un nouveau mandat. Mais, nous, nous avons un autre point de vue ; c’est pourquoi nous avons appelé tout le monde au dialogue et au débat pour aboutir à un consensus national».
Explicitant son initiative, le président du MSP affirme que ce consensus prévoit un débat élargi, n’excluant personne, pour s’entendre sur un président de la République consensuel, un chef de gouvernement consensuel, ainsi que sur une vision politique et économique consensuelle.
Mokri affirme qu’il ignore ce que pense l’institution militaire de son initiative, tout en assurant qu’il poursuivra ses contacts «avec tout le monde», sans préciser s’il prévoit de prendre attache avec les dirigeants de cette institution. Mais, il reste persuadé que «tout le monde en théorie est d’accord (sur son initiative). Or l’application a besoin de volonté politique».
Dans le même registre, Mokri rejette toute interprétation voulant décrire son appel comme une tentative d’entraîner l’armée dans un conflit avec la présidence.
Enfin, Mokri estime que si le pouvoir rejette son initiative, et si le président Bouteflika est décidé à briguer un autre mandat, son initiative n’aura aucun sens et rejoindra toutes les autres initiatives déjà avortées». «A ce moment-là, nous serons amenés, nous tous, en tant que partis et société civile, à exiger des garanties pour la transparence des élections».
R. M.
Comment (18)