Emeutes à Ouargla : vers un nouveau cycle de contestations dans le Sud ?
Par R. Mahmoudi – La ville d’Ouargla a été dimanche le théâtre de violentes émeutes, lorsque les forces de l’ordre sont intervenues pour essayer de disperser une manifestation de jeunes chômeurs qui se sont rassemblés devant le siège de la wilaya dans le centre-ville, pour réclamer des emplois, et exiger, à l’occasion, la démission d’un responsable de la direction d’emploi, soupçonné de népotisme et de pratiques frauduleuses.
D’après des témoignages recoupés, les affrontements ont fait plusieurs blessés parmi les manifestants. Des animateurs de ce mouvement affirment qu’ils sont décidés à poursuivre leur action, jusqu’à l’aboutissement de leurs revendications. Ce qui fait craindre la reprise des émeutes dans cette ville, qui risque de faire tache d’huile dans toute la région du Sud.
A noter que la ville de Béchar, dans le sud-ouest du pays, avait aussi connu des émeutes, il y a deux semaines. Les protestataires réclamaient l’amélioration de leur cadre de vie et reprochaient aux autorités la non-tenue de leurs engagements.
Pour rappel, la ville d’Ouargla a été, en 2016, le point de départ d’une vague de contestation qui s’est ensuite propagée dans plusieurs villes et localité du Sud du pays. Née au départ d’une protestation de chômeurs, le mouvement a vite pris une dimension plus large et plus politique, en axant son discours contre la politique énergétique du gouvernement, en s’opposant notamment à l’exploitation du gaz de schiste dans le sud algérien, et en réclamant «une distribution équitable des richesse du pays», à travers un plan de développement urgent en faveur des région du Sud.
Les autorités ont essayé, sur le coup, de répondre favorablement aux doléances des populations du Sud, en accélérant certains projets de développement, mais aussi, en mettant momentanément en veille le projet d’exploitation du gaz de schiste.
R. M.
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