Deux années de prison ferme contre le militant de la cause berbère Salim Yezza
Par Hani Abdi – Deux années de prison ferme et 100 000 DA d’amende ont été requis contre le militant de la cause berbère Salim Yezza, lors du procès qui s’est tenu aujourd’hui au tribunal de Ghardaïa.
Le collectif d’avocats de la défense a plaidé pour la relaxe du mis en cause en l’absence de faits tangibles attestant les accusations pour lesquelles il a été arrêté et poursuivi. En effet, les avocats ont relevé l’absence de tout appel ou insinuation à la violence dans les publications de Salim Yezza. La défense de Yezza estime qu’il avait exprimé des opinions pour lesquelles aucun texte de loi ne peut le condamner. Il avait aussi manifesté sa solidarité avec les Mozabites victimes des violences des évènements qui ont longtemps secoué la vallée du M’zab.
Arrêté le 14 juillet, Salim Yezza est poursuivi pour deux chefs d’inculpation, à savoir «incitation à la haine» et «appel à attroupement». Les faits pour lesquels il a été poursuivi remontent à 2014.
L’arrestation de ce militant de la cause berbère dans les Aurès a fait réagir les défenseurs des droits de l’Homme et les activistes politiques. «Salim Yezza, natif de T’kout, a perdu son père la semaine dernière. Résidant en France, il s’est rendu en Algérie pour assister aux obsèques. A son arrivée, il avait été accueilli par une délégation de militants. A son entrée sur le territoire national, il ne lui a été signifié aucune poursuite à son encontre», a-t-on souligné dans une pétition lancée pour sa libération. Les initiateurs de cette pétition ont précisé que «c’est au moment d’effectuer la procédure inverse, de quitter le territoire pour retourner dans son pays de résidence, qu’un mandat d’arrêt lui a été opposé». «Comme nous tous, il a dénoncé la violence des nouveaux conquérants, les wahhabites dont le régime algérien craint les chefs et ignore les appels à la guerre civile», a-t-on relevé dans le texte de la pétition, rappelant dans ce sillage les «faits d’armes» de Mohamed Ali Ferkous qui «apostasiait les populations mozabites». «Si la justice a des reproches à lui faire pour ses prises de position en 2014, pourquoi a-t-elle attendu le 10 juillet 2018», se sont interrogés les initiateurs de cette pétition.
H. A.
Comment (48)