L’ONU exige du Maroc qu’il cesse ses représailles contre Naâma Asfari
Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) a exigé du Maroc de cesser au plus vite ses représailles contre le détenu sahraoui Naâma Asfari, lui demandant tous les éléments de clarification «nécessaires» sur sa situation, rapporte l’agence de presse officielle APS.
Il est demandé au Maroc de «s’abstenir de toute forme de punition ou de représailles contre M. Asfari et sa famille» et «d’adopter les mesures de protection nécessaires pour assurer l’intégrité physique et morale de la victime et de leurs représentants», a souligné Ana Racu, rapporteur chargée de la question des représailles au HCDH dans une lettre adressée, au nom du Comité contre la torture (CAT), à l’ambassadeur du Maroc auprès de l’Office des Nations unies et des autres organisations internationales à Genève.
La lettre du HCDH, dont une copie est parvenue à l’APS et qui fait office de décision du CAT, fait suite à la plainte déposée le 6 juillet 2018 par Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT France) et International Service for Human Rights (ISHR) contre le Maroc pour les représailles contre le militant sahraoui des droits de l’Homme détenu depuis novembre 2010 et condamné à 30 ans de prison. La plainte avait également mentionné le refus à quatre reprises des autorités marocaines à Claude Mangin-Asfari de rendre visite à son époux.
En novembre 2016, rappelle-t-on encore, le Comité des Nations unies contre la torture (CAT) avait conclu que le Maroc avait transgressé pas moins de six règles imposées par la Convention contre la torture et qu’il avait commis des actes de torture contre Naâma Asfari, qui milite pour l’indépendance de son pays, le Sahara Occidental, occupé par le Maroc depuis plus de 40 ans, malgré les résolutions du Conseil de sécurité pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination. A cet effet, il est demandé cette fois-ci au Maroc de fournir, au plus tard ce mercredi, au Comité contre la torture «tous les éléments de clarification nécessaires sur la situation de Naâma Asfari et des visites de sa famille en prison».Dans ce contexte, une réunion est prévue ces jours-ci entre le CAT et le représentant de la Mission permanente du Maroc auprès l’ONU et des autres organisations internationales à Genève pour «examiner les mesures que les autorités de l’Etat partie devraient prendre afin de mettre en œuvre la décision du Comité».
R. I.
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