Mokri a-t-il reçu des garanties du chef d’état-major de l’ANP ?
Par R. Mahmoudi – Des sources médiatiques avancent que le président du MSP, Abderrazak Mokri, aurait passé un «deal» avec le chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd-Salah, selon lequel ce dernier lui assurerait un nombre important de sièges dans le gouvernement qui sera issu de la présidentielle de 2019 en contrepartie de quoi le parti islamiste accepterait de s’engager pleinement dans le processus électoral, où Mokri lui-même pourrait jouer le rôle de «lièvre» pour le président sortant.
D’après ces mêmes sources, Mokri aurait reçu plusieurs émissaires du général Gaïd-Salah depuis la fin du mois de juin dernier, période durant laquelle le leader islamiste était en convalescence suite à une intervention chirurgicale à l’hôpital militaire d’Aïn Naâdja, qu’il a quitté le 20 juin. Mokri aurait, ainsi, tenté de séduire le chef d’état-major en lui proposant «une feuille de route» où l’institution militaire devrait superviser les élections présidentielles de 2019.
Quel crédit donner à cette thèse ? Deux arguments attesteraient, a priori, l’existence d’un accord tacite entre les deux parties : d’abord, le silence du haut commandement de l’ANP sur l’appel qui lui a été adressé par le chef du MSP, pour s’impliquer dans le jeu politique. On attendait une réaction officielle du ministère de la Défense nationale ou du commandant de l’état-major, après notamment le rejet exprimé avec véhémence par le secrétaire général du FLN et d’autres partis proches du pouvoir. Mais, il n’y a eu aucune réaction.
Le deuxième argument confortant les partisans de cette thèse, c’est ce soudain intérêt national pour une initiative politique qui avait pourtant déjà été proposée, dans les mêmes termes, par d’autres partis de l’opposition, mais sans aucun succès. Le MSP n’aurait pas autant d’échos s’il n’était assuré d’un puissant soutien au sein du pouvoir.
Il reste à savoir pourquoi un parti islamiste comme Ennahda, réputé proche du pouvoir, s’oppose farouchement à l’initiative du MSP. Dans une déclaration mardi, le secrétaire général de cette formation, Mohamed Dhouibi, a critiqué l’appel de Mokri adressé à l’armée, en accusant ses «frères» du MSP de vouloir arriver au pouvoir en montant sur le dos de l’institution militaire».
R. M.
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