Le conflit s’aggrave entre l’homme d’affaires Issad Rebrab et le pouvoir
Par Karim B. – Le torchon brûle plus que jamais entre le pouvoir et le magnat de l’agroalimentaire Issad Rebrab. Le patron de Cevital mène une contre-offensive à travers son journal contre les blocages dont il se dit victime. Issad Rebrab dénonce des «mains occultes» qui œuvreraient à freiner son activité industrielle par le biais d’entraves bureaucratiques dont il soupçonne qu’elles sont d’ordre politique.
Les démêlés du richissime homme d’affaires ne datent pas d’aujourd’hui. En 2016 déjà, Issad Rebrab déclarait à la chaîne de télévision Berbère TV qu’il était «très habitué à [leurs] embûches et à [leur] acharnement» en parlant de l’administration, donc du pouvoir. Face à ses déboires à Béjaïa, où il a maille à partir avec les autorités locales en raison d’un litige au port de la ville, des nombreuses manifestations ont eu lieu dans cette wilaya pour réclamer que «justice soit faite» et que les projets entravés soient débloqués.
Dans sa déclaration faite en 2016, Issad Rebrab affirmait qu’il allait «continuer à se battre». «Ils ont essayé de nous bloquer plusieurs projets industriels qui auraient pu participer à la création d’emplois et de richesses en Algérie», s’était-il plaint. Depuis, rien ne semble avoir changé dans le rapport conflictuel entre l’homme d’affaires et les autorités publiques.
C’est à Skikda que de nouveaux problèmes ont surgi, selon le quotidien Liberté, propriété d’Issad Rebrab, qui évoque des «forces occultes qui dictent leur loi». «Plus d’une année et demie après le début de son bras de fer engagé avec le désormais ex-patron du port de Béjaïa, récemment promu, Cevital, premier groupe privé algérien, se heurte à de nouveaux blocages à Skikda», écrit le journal du patron qui a fait fortune dans le rond à béton. Issad Rebrab, pour qui l’affaire est éminemment politique, interpelle «la classe politique au premier chef».
Issad Rebrab regrettait, dans sa déclaration de 2016, que tous ces blocages empêchent son groupe de «dégager plus de 35 milliards [de dollars] d’exportations hors hydrocarbures».
Que cache cette guerre entre celui dont on disait un moment qu’il ambitionnait de se présenter à l’élection présidentielle et le pouvoir qui affirme, pourtant, encourager les investissements privés nationaux ?
K. B.
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