Bonn continue de protéger les éléments du FIS dissous installés en Allemagne
Par R. Mahmoudi – Comme attendu, le gouvernement allemand vient d’adopter un projet de loi qui classe l’Algérie, la Tunisie et le Maroc parmi les «pays sûrs». Si cette législation est adoptée par le Parlement – et c’est l’hypothèse la plus plausible –, toutes les demandes d’asile qui seront formulées par les Algériens, Marocains et Tunisiens seront automatiquement rejetées, et les demandeurs devront quitter le pays dans une courte période.
Or, selon les statistiques officielles, le nombre de demandes d’asile déposées par les Algériens, notamment, reste relativement limité. Le nombre de réponses favorables l’est encore davantage. Ainsi, sur un total de 93 318 demandes, 900 seulement émanent de ressortissants algériens vivant en situation irrégulière en Allemagne. On apprend aussi que 8 Algériens ont bénéficié du droit d’asile en Allemagne, contre 20 Marocains et 6 Tunisiens, et que 9 Algériens ont bénéficié de ce qui est appelé «la protection subsidiaire», en vertu de laquelle les autorités allemandes leur ont accordé un droit de séjour pour une année. Enfin, 12 ressortissants algériens ont obtenu des autorités allemandes l’«interdiction d’expatrier», pour des motifs divers, contre 25 Marocains et 2 Tunisiens. Il s’agit, selon toute vraisemblance, d’anciens militants du FIS qui s’étaient réfugiés en Allemagne et dont la plupart étaient poursuivis en Algérie dans des affaires de terrorisme.
A souligner que les Algériens constituent la plus forte demande d’asile dans l’Union européenne. Cette demande a été multipliée par 3 de 2009 à 2017, passant de 3 405 à 10 240, selon les chiffres officiels de l’UE. En 2017, ils étaient également un peu moins de 3 000 à faire leur première demande en France, avec un taux d’obtention de 7%, contre seulement 1 120 en 2009. L’Algérie était alors le 9e pays, juste derrière la Syrie, en nombre de demandeurs d’asile.
R. M.
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