Mokri : «C’est le FLN qui est visé par les propos du général Gaïd-Salah»
Par R. Mahmoudi – En politicien, le président du MSP tente de retourner à son avantage la déclaration du chef d’état-major de l’ANP qui le remettait pourtant à sa place, lui et d’autres partis, en des termes suffisamment clairs. Il dit ne pas se sentir visé, encore moins désavoué.
Dans une première réaction, diffusée sur le site officiel de son parti, Abderrazak Mokri annonce son soutien à la déclaration de Gaïd-Salah, ainsi qu’à «son esprit», et considère qu’il est «porteur d’une valeur éthique qui va dans le sens de l’intérêt national», tout en espérant qu’il constituera «une rupture définitive avec les pratiques des anciennes époques où l’intervention (de l’institution militaire, ndlr) était claire, affichée et connue de tous».
Mokri affirme que son parti n’est nullement visé par la réponse du chef d’état-major de l’ANP, au motif qu’il n’a pas appelé à l’intervention de l’armée, en rappelant que le MSP a seulement évoqué le rôle de l’institution militaire dans le cadre des discussions autour de son initiative pour le «consens national». Il rappelle que le MSP avait plaidé pour «une contribution de cette institution afin de garantir la protection du consensus, dans le cas où celui-ci viendrait à être réalisé entre Algériens». Le chef du MSP n’explique pas quelle différence de fond il peut y avoir entre une intervention, à proprement parler, et une contribution visant à «garantir la protection» d’un processus politique.
Mokri met l’accent sur le passage où le chef d’état-major dit textuellement : «Il n’est d’autre tuteur pour l’ANP que les orientations du président de la République» pour essayer d’enfoncer le FLN dans un sens où, en effet, l’excès de zèle dont avait fait montre le patron du FLN, Djamel Ould-Abbès, sur cette histoire ne semble pas être du goût du haut commandement de l’armée. Mokri en profite pour jouer les moralisateurs, en se permettant même de paraphraser Gaïd-Salah. Il invite l’ensemble des acteurs politiques à cesser de s’autoproclamer porte-parole de l’armée et de l’impliquer dans leurs «enchevêtrements politiques».
Le chef du MSP conclut son texte par un vibrant hommage à l’ANP, qu’il qualifie d’«armée de tous les Algériens, dont la force et l’immunité sont celles de l’Algérie, et (que) tous les Algériens doivent se faire un devoir d’aider à accomplir ses missions constitutionnels».
R. M.
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