Le RCD refuse l’implication de l’armée dans la gestion de l’impasse actuelle
Par Hani Abdi – Le secrétariat national du RCD s’oppose à toute intervention de l’armée dans la gestion des affaires politiques. Le parti de Mohcine Belabbès critique ainsi indirectement l’appel du président du MSP à l’armée de «parrainer» un processus de transition démocratique. Pour le RCD, la seule transition ou changement possible est celui qui émanerait du peuple, de la société. Pour le parti qui milite pour un changement pacifique du système en place, «l’implication directe de l’armée dans la gestion de l’impasse actuelle ne peut constituer une réponse crédible à la crise politique que vit le pays».
Le RCD estime ainsi que «l’Algérie a besoin de jeter les bases d’institutions issues et contrôlées par la société dans un processus de démocratisation graduel et transparent adossé à une légitimité incontestable pour tourner la page de l’autoritarisme et du fait du prince». Le secrétariat national du RCD considère que «le combat démocratique est une exigence permanente et intangible». Le but d’un tel combat est «le changement du système à l’origine du désordre socioéconomique et de l’instabilité institutionnelle qui menacent l’existence de la nation. Faute d’assumer leur part de cette exigence, celles et ceux qui se réclament de la démocratie devraient au moins éviter de compliquer la situation par des initiatives sans issues».
Le parti de Mohcine Belabbès dénonce, en outre, «la focalisation de la communication officielle sur la reconduction ou le retrait de Bouteflika pour une nouvelle mandature» qui a fini par «contaminer la majorité des organisations et des espaces publics». «Au lieu de revendiquer les conditions d’une compétition régulière et transparente pour garantir l’exercice de la souveraineté du peuple, des parties se revendiquant d’un système démocratique s’égarent dans de fausses et vaines pistes pour contourner cette condition sine qua non de toute sortie de crise», regrette cette formation.
Le RCD s’inquiète, dans ce sillage, de la situation générale du pays en constatant que «le pourrissement induit par la politique d’un statu quo basée sur les gestions et décisions occultes, érigées en règle de gouvernance, atteint la quasi-totalité des rouages de la vie publique». Le RCD estime que «les renvois brutaux de cadres et les remous qui ont suivi le limogeage du DGSN renseignent sur la profondeur du mal qui ronge de nombreuses institutions livrées à une forme de privatisation clanique qui décrédibilise toute annonce émise dans un cadre institutionnel». Il s’agit d’une réalité «porteuse de tous les dangers» qui bloque de fait la vie nationale, ajoute cette formation pour laquelle «la justice et l’administration sont devenues les premiers freins pour le fonctionnement régulier d’un Etat de droit, le développement économique transparent et la redistribution équitable des richesses produites».
Ce marasme, relève le secrétariat national du RCD, «s’accompagne de violations fréquentes des libertés individuelles et collectives». Le RCD cite les derniers rapports des organisations internationales qui ont accablé l’Algérie pour les atteintes à la liberté de conscience et d’expression et aux libertés syndicales.
H. A.
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