Pourquoi les islamistes du MSP cherchent à s’accrocher au pouvoir
Par R. Mahmoudi – Après la claque que lui a infligée le chef d’état-major de l’ANP et le rejet de son initiative politique par la majeure partie de la classe politique, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) n’en démord pas et continue à croire à ses chances, en appelant l’ensemble des forces politiques, des institutions de l’Etat, les composantes de la société civile et tout le peuple algérien à adhérer à son initiative qu’il présente comme «une nouvelle chance» qu’il ne faudrait pas rater pour résoudre la crise multidimensionnelle que traverse le pays.
C’est en ces termes que le Majliss Echoura (conseil consultatif) du parti de Mokri a examiné la question lors de sa réunion mensuelle, tenue vendredi et samedi. Selon un communiqué sanctionnant les travaux de cette réunion, et rendu public, le Majliss Echoura du MSP considère que l’élection présidentielle de 2019 est «une chance pour réaliser le changement et ouvrir une perspective politique sur la base du consensus national». On déduit que le MSP laisse toutes les portes ouvertes pour sa participation au prochain rendez-vous électoral, mais avec des conditions.
Plutôt conciliant avec le pouvoir en place, le MSP appelle à «la consolidation du front interne pour préserver l’unité nationale et faire face aux menaces étrangères, notamment celles que représentent le dossier de l’immigration clandestine et la sécurité des frontières».
Par ailleurs, le Majliss Echoura du MSP met en garde contre les risques de tensions sociales qui peuvent découler des décisions prises par les gouvernements successifs, concernant notamment le dossier des transferts sociaux et la levée des subventions concernant les produits de consommation.
Dans le même volet, le parti d’Abderrazak Mokri appelle à la consécration des valeurs de citoyenneté, des droits et d’égalité des chances à travers une distribution équitable des richesses, «loin de l’esprit régionaliste et du népotisme», allusion à la contestation dans certaines régions du Sud.
Par ailleurs, dans un message posté sur sa page Facebook le même jour, Abderrazak Mokri affirme qu’il n’a y aucun deal avec le pouvoir. Il écrit : «Des élites et des entités laïques, connues par les observateurs pour leurs combines occultes, ont été effrayées par la dynamique enclenchée par notre initiative et ont, alors, cru que notre mouvement avait conclu un deal à l’approche des élections.» Et de poursuivre : «Qu’ils soient rassurés : il n’y a aucun deal ! C’est une initiative militante, patriotique et désintéressée !»
R. M.
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