La contestation se propage dans le Sud : grande marche citoyenne à Djelfa
Par R. Mahmoudi – Après Béchar, Adrar et Ouargla, la vague de contestations dans le sud du pays s’est étendue à la ville de Djelfa où des centaines de citoyens, pour la plupart des jeunes, ont manifesté, dimanche, pour protester contre la «marginalisation» et l’«exclusion» de leur wilaya. Une première dans cette wilaya connue pour son calme.
Il semble que l’absence de représentants officiels des hautes autorités politiques du pays à l’enterrement du colonel Ahmed Benchérif, mardi dernier, a été l’élément déclencheur de cette protestation. Ce ressentiment chez les citoyens de Djelfa était déjà perceptible le jour même des funérailles, avec une profusion de commentaires sur les réseaux sociaux dénonçant l’attitude jugée «méprisante» du gouvernement à l’égard de l’enfant de leur ville, connu pour s’être opposé à Bouteflika dès la campagne électorale de son troisième mandat.
Jeudi dernier, le ministre de l’Intérieur, Noureddine Bedoui, en visite à la wilaya de Djelfa, a été hué par des citoyens venus exprimer leur colère. C’est pourquoi, dans les slogans qu’ils ont brandis dimanche, les manifestants ont demandé la réhabilitation de cette figure emblématique qu’est Benchérif.
Soucieux des risques de manipulation, les manifestants ont tenu à afficher leur autonomie, en l’indiquant sur une banderole : «Marche populaire, non partisane !»
Les organisateurs de la marche se référaient à une déclaration rendue publique le jour même et signée par d’anonymes «honorables hommes de la région de Djelfa», considérant le «mépris» qui a été réservé, selon eux, à Ahmed Benchérif, «héros de la Révolution et un des artisans de l’Etat algérien postindépendance» comme « la goutte qui a fait déborder le vase», tout en dénonçant «le sous-développement, la mauvaise gestion et l’état d’abandon» auxquels a été livrée leur région.
R. M.
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