Matteo Salvini à Alger : que va demander l’extrême-droite italienne à l’Algérie ?
Par Karim B. – Le ministre italien de l’Intérieur va se rendre en Algérie bientôt. C’est lui-même qui en a fait l’annonce sur son compte Tweeter. Matteo Salvini, issu d’un parti d’extrême-droite désormais au pouvoir en Italie, se rendra également au Maroc et en Tunisie.
Le périple du dirigeant de la Ligue du Nord, qui intervient après le renvoi en Libye de nombreux Subsahariens qui tentaient d’entrer illégalement en Italie par voie maritime, indique que l’objet de la visite concerne essentiellement l’épineux problème des migrants clandestins.
L’Italie, après s’être longtemps soumise aux injonctions européennes qui exigeaient de Rome qu’il prenne en charge le flux des migrants qui se déversent par milliers sur les rives italiennes depuis que le chaos s’est installé en Libye, suite à l’intervention militaire voulue par Paris et Londres, a décidé de changer de cap.
Après l’Allemagne qui a voulu exiger de l’Algérie qu’elle «rapatrie» ses ressortissants en séjour irrégulier, l’Italie s’apprête, elle aussi, à demander aux trois pays du Maghreb d’empêcher toute tentative d’émigration illégale à partir de leurs territoires.
Contrairement au Maroc qui utilise ce drame humanitaire pour faire du chantage à ses interlocuteurs européens, et à la Tunisie embourbée dans ses propres problèmes post-changement de régime et incapable d’endiguer ce phénomène, l’Algérie a pris sur elle d’empêcher les tentatives d’émigration, en allant jusqu’à pénaliser la harga.
Que va demander Matteo Salvini à Noureddine Bedoui, sachant que l’Algérie a, pour rappel, opposé un refus catégorique à l’ouverture de centres pour réfugiés en Algérie, telle que suggérée par l’Union européenne ? Tous les autres pays de la rive sud de la Méditerranée ont emboîté le pas à l’Algérie, voyant dans cette demande un piège et une fuite en avant des pays occidentaux qui sont, en définitive, les premiers responsables des bouleversements survenus dans le continent africain, et qu’il leur incombe donc d’en assumer la pleine responsabilité.
K. B.
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