L’avocat d’«El Bouchi» : «Quelque chose de troublant s’est passé en Espagne»
Par Hani Abdi – L’avocat de Kamel Chikhi, dit «El Bouchi», Me Saïd Younsi, évoque «des faits troublants dans l’affaire des 701 Kg de cocaïne. Des faits qui suscitent des interrogations». Considérant que son client est innocent, l’avocat, qui s’est exprimé sur les colonnes du quotidien El Watan, s’interroge sur l’ouverture des scellés du conteneur en question à Valence, en Espagne, sans la présence ni du commandant de bord, ni du représentant de la compagnie maritime, ni du responsable de la surveillance des conteneurs. L’avocat de Kamel Chikhi estime que les autorités portuaires espagnoles ont fauté. Car, on ne touche pas aux scellés d’un conteneur sans la présence de témoins.
Me Saïd Younsi assure que son client possède tous les documents sur les différents contrôles effectués par le fournisseur brésilien au port de Santos avant l’embarquement de la marchandise. L’avocat poursuit en affirmant que son client possède la preuve que les scellés des conteneurs étaient les mêmes à l’embarquement du conteneur au port de Santos. Ces scellés ne sont plus les mêmes au port de Valence. Selon l’avocat, ils ont été changés. Me Saïd Younsi affirme que la marchandise a changé de bateau. Selon lui, les autorités portuaires espagnoles soupçonnaient la présence de drogue dans ce conteneur, c’est pour cette raison qu’elles ont effectué une visite de contrôle, «mais elles n’ont rien trouvé et donc refermé le conteneur». Me Saïd Younsi considère que l’affaire de l’ouverture des scellés en Espagne n’a pas livré tous ces secrets. Pour lui, ceux qui ont mis les cartons pleins de cocaïne dans le conteneur de viande appartenant à Chikhi sont des professionnels, car ils ont utilisé les mêmes boîtes que celles de la viande en leur ajoutant un triangle pour les distinguer du reste.
L’avocat évoque également la position du conteneur qui a été changé. Selon lui, les conteneurs frigorifiques doivent être entreposés en bas du navire pour qu’ils soient alimentés en courant électrique. Ce qui n’a pas été le cas pour celui d’«El Bouchi». L’avocat indique également que «le mouchard placé sur les conteneurs frigorifiques a indiqué une hausse de température assez longue à Valence au niveau du conteneur où la drogue a été trouvée».
Aussi, dans le même conteneur, on a trouvé des «lampes munies de balises de géolocalisation, des sacs hermétiques et des cordes avec des anneaux en acier», relève l’avocat, estimant que tous ces faits sont «troublants» et «suscitent des interrogations».
Me Saïd Younsi revient sur la cocaïne qui est à l’état pur. Selon lui, pour l’utiliser, elle doit passer par des «laboratoires spécialisés» qui n’existent pas en Algérie. Il se demande aussi comment peut-on acheter une telle quantité sans se déplacer une seul fois au Brésil. L’avocat de Chikhi confirme, dans ce sillage, avoir déposé une demande d’audition de l’ex-DGSN, le général-major Abdelghani Hamel. Il assure que sa demande n’a rien de «politico-judiciaire». Elle est motivée, affirme-t-il, par ses déclarations selon lesquelles il possèderait des documents et preuves qui pourraient intéresser la justice.
H. A.
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