Béjaïa : le citoyen tabassé par un «parkingueur» succombe à ses blessures
Par Hani Abdi – Le citoyen passé à tabac par un gardien de parking dans la ville côtière de Souk El-Tenine, dans la wilaya de Béjaïa, a succombé aujourd’hui à ses graves blessures après plusieurs jours d’hospitalisation au CHU Khelil-Amrane.
Ce trentenaire, venu de Oued Souf passer des vacances dans cette ville balnéaire, a été agressé pour avoir refusé de payer 200 DA à un gardien de parking sauvage. Depuis le jour de son agression, le 1er août, sa famille dormait dans le parking du CHU. «Heureusement que des habitants du quartier du CHU se sont mobilisés et leur ont apporté l’assistance nécessaire», a relevé le député indépendant de Béjaïa Brahim Bennadji, qui a dénoncé cette absence anormale des autorités locales.
Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne des droits de l’Homme (LADDH), a, de son côté, dénoncé cette grave agression qui a coûté la vie à un citoyen. «Dommage, un ‘’parkingueur’’ est normalement là pour assurer votre sécurité mais, chez nous, un parkingueur est là pour vous menacer et vous arnaquer. Et vous êtes obligé de prendre la tangente par peur de représailles et d’attaque contre vous, votre famille ou votre voiture…», a-t-il écrit sur sa page Facebook.
Pour ce défenseur des droits de l’Homme, ce qui s’est passé à Béjaïa «doit interpeller tout le monde, les pouvoirs publics en premier lieu, mais toute la société qui n’arrive pas à faire respecter la loi et, surtout, à protéger le citoyen du diktat des barons des plages et des parkings, et aussi des parkingueurs barbouzes».
Saïd Salhi affirme que ce n’est pas la première victime du genre. «Chaque année, selon lui, on déplore des victimes à l’échelle nationale, des citoyens agressés dans la rue pour avoir stationné dans des espaces squattés et transformés en parkings payants de force à des prix exorbitants… le tout hors du contrôle et devant les yeux des pouvoirs publics». «Malgré les annonces et mises en garde des pouvoirs publics, la situation de non-droit perdure au risque de menacer même la cohésion nationale et la paix civile», prévient-il.
«Le citoyen désarmé se sent de plus en plus abandonné et sous l’emprise de la menace omniprésente. Plus jamais ça. Le droit qui est une question de culture et de civisme doit régner, dans le strict respect du droit et de la dignité des personnes. Mais cette situation ne peut perdurer», a-t-il souligné, appelant «les pouvoirs publics et agents chargés de l’application de la loi à assumer leurs responsabilités» et «les autorités et collectivités locales à réglementer les espaces et les activités».
H. A.
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