L’affaire de l’assassinat d’un jeune à Béjaïa prend une tournure régionaliste
Par Kamel M. – Le rassemblement de citoyens à El-Oued, d’où est originaire le citoyen assassiné par des gardiens de parkings à Béjaïa, et la façon dont l’événement a été couvert par certains médias dégagent des relents de régionalisme. L’initiative des citoyens de cette localité du sud du pays est d’autant moins compréhensible que le crime abject dont se sont rendus coupables des voyous dénoncés par l’ensemble des Algériens est loin d’être une affaire de région.
Ce glissement est d’autant plus dangereux qu’il intervient dans un contexte marqué par une vague de contestations dans plusieurs wilayas du Sud, lesquelles sont marquées par un retour inquiétant des extrémistes religieux qui tentent de récupérer le mouvement et de pousser à l’embrasement général.
L’assassinat du jeune estivant issu d’El-Oued était dû à une altercation avec des gardiens de parking auto-proclamés et hors-la-loi. Sa mort a provoqué une vague d’indignation et de colère à travers tout le pays ; une colère dirigée avant tout contre les autorités qui font preuve, depuis de longues années, d’un laxisme inexpliqué face au phénomène de racket qui se propage et dont sont victimes les citoyens sans que les services de sécurité interviennent pour y mettre fin, eux-mêmes bridés par des responsables politiques échaudés par le «printemps arabe».
Les citoyens de Béjaïa ont été les premiers à dénoncer ce crime abject et à revendiquer une sanction exemplaire à l’encontre des assassins. De nombreux habitants de cette région ont fait part à Algeriepatriotique de leur dégoût face à «l’absence totale de l’Etat», si bien que cette coquette ville côtière, jadis chantée par les plus grands poètes, est devenue une décharge à ciel ouvert, la saleté jonchant ses rues et les voyous y régnant en maîtres absolus.
La mort du concitoyen d’El-Oued a été le révélateur d’un sentiment d’impunité dont profite une nouvelle catégorie de gens qui brave l’autorité depuis que cette dernière a capitulé devant ces vauriens.
K. M.
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