Les redresseurs reviennent : «Le secrétaire général du FLN est illégitime»
Par Kamel M. – Abderrahmane Belayat est revenu à la charge lors d’un hommage rendu au défunt Mohamed-Salah Yahiaoui, en réitérant le rejet de l’actuelle direction du FLN par une partie des militants et des cadres du parti.
«Djamel Ould-Abbès est un secrétaire général illégitime», a affirmé l’ancien ministre dont le silence ces derniers mois ne signifie pas que la fronde a pour autant cessé au sein de l’ex-parti unique. «Le secrétaire général actuel du FLN n’a été élu ni par le Comité central ni par la base», a insisté Abderrahmane Belayat qui a appelé le «président du parti» à «convoquer une assemblée générale extraordinaire» pour rétablir la légalité. Le tête de file des redresseurs s’adresse ainsi au président Bouteflika à qui il demande implicitement d’éjecter Djamel Ould-Abbès, qui avait été coopté en remplacement du très contesté Amar Saïdani.
La déclaration d’Abderrahmane Belayat signifie-t-elle que le mouvement des redresseurs sera réactivé dans les jours et les semaines à venir ? Des actions isolées ont été menées par un nombre limité de cadres du FLN qui ont dénoncé les «dérives» de Djamel Ould-Abbès. Ce dernier avait, rappelle-t-on, réagi violemment à l’appel adressé par des militants du FLN au président Bouteflika pour qu’il brigue un cinquième mandat. Chasse gardée d’Ould-Abbès, une telle initiative ne pouvait émaner que de lui, et toute entorse à cette règle instituée par le fidèle partisan du président de la République est considérée comme une tentative de «court-circuitage» du patron du FLN.
Le parti majoritaire au Parlement connaît des cycles réguliers de fronde en son sein. Son instabilité camouflée par les discours décalés de Djamel Ould-Abbès est à nouveau révélée par les propos sans ambages d’Abderrahmane Belayat, un des ténors du parti. Elle est aussi attestée par la déclaration du responsable d’une organisation estudiantine satellite du FLN, faite à une chaîne de télévision privée et dans laquelle il affirme être en désaccord avec le secrétaire général et ne devoir rendre des comptes qu’au «président du parti», autrement dit à Abdelaziz Bouteflika.
Djamel Ould-Abbès est à la tête d’un parti sans base militante et sans Comité central. Qui le secrétaire général du FLN dirige-t-il et d’où puise-t-il sa légitimité dans ce cas ?
K. M.
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