Délire politique
Par Hani Abdi – A huit mois de la présidentielle de 2019, la classe politique reste suspendue à la question du cinquième mandat. Si des annonces de candidature ont été faites par des personnes qui n’ont pas forcément l’envergure nécessaire pour le poste, la scène politique nationale est bien loin d’être animée comme il se doit à la veille d’une élection aussi capitale que la présidentielle.
Aujourd’hui, un seul homme occupe et anime la scène politique nationale par ses déclarations des plus extravagantes et souvent peu amènes à l’égard de ses «partenaires» politiques, qu’il n’hésite pas à étriller au point de susciter le doute sur le cinquième mandat. Il s’agit, bien entendu, du trublion Djamel Ould-Abbès qui dit implorer Bouteflika d’«accepter de se sacrifier une nouvelle fois pour l’Algérie» comme «il l’a fait» en 2014 ! Pour visiblement distraire ceux qui suivent ou s’intéressent à la chose politique, Ould-Abbès ne se fixe aucune limite. Dans son délire politique, il est allé jusqu’à déclarer que le FLN était un don de Dieu !
Dans le désert politique ambiant, les personnages clownesques se mettent au premier rang et imposent presque les termes du débat face à une opposition disloquée. La tentative du MSP et de son président, l’islamiste Abderrazak Mokri, de revenir sur la scène politique nationale, a bien échoué. Le FFS aussi tente vainement de faire avancer sa démarche pour reconstruire le consensus. Le RCD reste à la marge du débat actuel et se contente de mettre en garde contre les méfaits du cinquième mandat et du maintien du régime actuel au pouvoir.
Ali Benflis, deux fois candidat malheureux à la présidentielle, ne désespère toujours pas d’arriver au palais d’El-Mouradia et s’échine à préparer son nouvel assaut. Les islamistes aussi s’inscrivent dans des logiques claniques et s’enfoncent dans d’étroits calculs politiques. Les autres forces de l’opposition tentent de timides actions, qui ne mobilisent pas et entretiennent l’espoir de voir le président Bouteflika abdiquer.
Autrement dit, déboussolée, la classe politique attend la décision de Bouteflika, espérant qu’elle ouvrira de nouvelles perspectives.
H. A.
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