Des touristes algériens arrêtés par l’armée marocaine au large de Tlemcen
Par R. Mahmoudi – Un groupe de touristes algériens à bord d’un bateau de plaisance a été arrêté par un détachement des forces navales de l’armée marocaine au moment où le bateau, poussé par un puissant courant dû à une brusque tempête, venait de franchir les eaux territoriales marocaines au large de Marsa Ben M’hidi, relevant de la wilaya de Tlemcen.
Selon le quotidien Ennahar qui rapporte l’information, les forces navales et la Protection civile algériennes avaient essayé de retenir le bateau de plaisance sur les eaux territoriales algériennes mais la houle «était trop forte», rapporte la même source. La marine marocaine est immédiatement intervenue pour arraisonner l’embarcation et procéder à l’arrestation de tous les passagers, dont on ne connaît pas encore le nombre, avant de conduire l’embarcation vers une destination inconnue. Selon les dernières informations, les ressortissants algériens ont été soumis à un interrogatoire par des officiers des Forces armées royales.
Cet incident montre à quel point les autorités marocaines sont rancunières vis-à-vis des Algériens et à l’affût du moindre alibi pour tenter de les humilier. Car rien ne justifie ce traitement disproportionné contre des touristes qui se sont retrouvés, malgré eux, au-delà des eaux territoriales algériennes. Une simple vérification auprès des autorités algériennes aurait pu dénouer cette affaire et éviter ainsi toute complication.
Cela se passe au moment où Rabat se plaint auprès des capitales européennes de l’«absence de coordination» avec Alger au sujet de l’immigration clandestine. En voyage en Algérie, début juillet dernier, le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska Gomez, a insisté auprès de son homologue algérien, Noureddine Bedoui, sur la nécessité de «renforcer» les dispositifs mis en place par l’Algérie pour faire face à ce fléau qui envahit la rive nord de la Méditerranée, «en durcissant la surveillance des frontières avec le Maroc». Il s’est avéré rapidement que le ministre espagnol exprimait à Alger des doléances qui lui avaient été adressées par le gouvernement marocain lors de sa tournée qui l’avait conduit d’abord au Maroc.
Les responsables marocains avaient alors justifié leur défaillance dans la lutte contre l’immigration clandestine, dont l’afflux ne cesse d’augmenter, par l’attitude «laxiste» de l’Algérie, refusant, selon eux, de coopérer et d’accroître la surveillance des principaux points de passage des migrants aux frontières algéro-marocaines.
R. M.
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