Une diversion de plus

Marché dinar
Le pouvoir d'achat des Algériens ne cesse de s'éroder. PPAgency

Par Akram Chorfi – Le dinar avait entamé la descente aux enfers de la dévaluation inflationniste en 2014 pour atteindre aujourd’hui une érosion de 50% de sa valeur.

Si cette tendance semble salvatrice pour la fiscalité pétrolière qui s’en trouve confortée, qui fournit au Trésor public matière à se renflouer, c’est loin d’être le cas des salariés algériens dont le pouvoir d’achat et, conséquemment aussi, le niveau de vie subissent de plein fouet cette érosion désirée ; les salariés, mais aussi les couches sociales exclues du système économique sur lesquelles l’impact est plus violent, qui peut être aussi politiquement mobilisateur.

Les fonctions libérales, les commerces, eux, s’adaptent très vite, profitant de la hausse des prix des produits et services pour augmenter leurs marges et compenser ainsi les pertes occasionnées, notamment aussi par l’augmentation du capital de fonctionnement et par la diminution de leur chiffre d’affaires. Ces acteurs, pourtant, se plaignent de cette situation car ils entendent être dans l’air du temps, pour ne pas paraître surnager parmi les naufragés.

Le gouvernement, lui, après avoir brandi la menace de réforme du système des subventions durant des semaines, a fini par remettre ce Damoclès dans son fourreau, permettant, tout de même, au président Bouteflika de s’offrir le mérite d’avoir neutralisé la menace.

Mais à vrai dire, la levée des subventions dont le coût politique peut être le chaos social et une tempête politique sans égale, trouve dans la dérive inflationniste un substitut qui a le mérite de fonctionner comme un processus naturel, ne permettant au front social d’identifier aucune source de responsabilité comptable, les équilibres de la finance publique étant tributaires de la fiscalité pétrolière, et donc des prix du baril.

En favorisant l’inflation, on enlève aux Algériens le cash-flow qu’ils dégagent de la consommation des produits subventionnés, à travers la consommation des produits importés de la classe non subventionnée, et donc, les produits dont les prix augmentent au gré de la descente du dinar et des marges des commerçants.

Cette situation de cherté extrême n’est pas sans générer un stress permanent dans les familles qui se focalisent sur leurs tracas quotidiens, se désintéressant totalement de la chose politique, s’estimant être revenues au point de départ de la déprime d’avant l’augmentation des salaires et considérant que, présidentielle ou pas, rien ne risque de changer. Pour eux, ce n’est qu’une diversion de plus.

A. C.

Comment (8)

    Augmentations de salaires à Paris
    19 août 2018 - 18 h 54 min

    Le centre culturel algérien a reçu une énorme subvention pour les fonctionnaires où le secrétaire général n’est autre qu’un certain Rahal.
    A l’ambassade d’Algérie aussi il ne semble pas y avoir de crise de devises où les augmentations de salaires ont eu lieu ces derniers temps même les grattes papiers recommandés depuis Alger sous contrats locaux comme un certain Benchalane R. ont été augmentés.
    L’école dite école algérienne internationale l’argent coule a flot pour les responsables et le personnel intouchable.
    Une enquête s’impose.

    Not Anonymus From France
    19 août 2018 - 18 h 07 min

    C’est le lot de tous les citoyens de par le monde et surtout européens.
    Les italiens ont voté extrême droite nationalisme car eux vivent dans la misère chômage etc…pendant que les migrants arrivent et sont aidés avec facilité (cf. lois européennes et politiques nationales), ils ne veulent pas être et étrangers dans leur pays.
    C’est pareil pour la France le citoyen français lambda a peanuts alors qu’un clandestin obtiendra toutes les aides sociales possibles…..les entreprises françaises sont bradées à des dirigeants étrangers au lieu de rester étatiques ou nationales (gestion française…).
    Vous avez payé des impôts cotisé l’État français (Hollande) vous précarise délibérément bac +5 discrimination à l’embauche vous envoie une voiture bélier et continue de vous précariser par fraude à tous les niveaux etc …RSA pendant ce temps des clandestins sont logés nourris blanchis ……obtiennent des emplois plus facilement qu’un chômeur français.

    MELLO
    19 août 2018 - 15 h 44 min

    L’Etat, le système, le pouvoir , autant de qualificatifs pour designer tout cet ensemble de fricoteurs, de depensiers, de detourneurs, d’engoufreurs, de detourneurs et d’amasseurs de tout bords qui dévorent l’économie de 41 Millions d’individus moins le président et sa famille, moins les ministres et leurs familles, moins les sénateurs et leurs familles,moins les députés et leurs familles, moins les walis et leurs familles, moins les chefs de dairas et leur familles, moins les généraux, les colonels, les commandants, les capitaines, qui sont tout de meme couverts, moins les commissaires et toutes leurs familles,moins les représentants des ambassades et leurs familles, moins les PDG des grosses entreprises ( SONATRACH,CNAN,AIR ALGERIE,SONELGAZ) et leur famille, sans oublier tous les responsables des commissions décidées par le president. Que reste il alors ? Que cette population dont les mensualités ne tiennent qu’une semaine ou au plus une quinzaine. N’y a t il pas un débat sur la paie des travailleurs qui doit être versée a la quinzaine , mais qui durera cinq jours ? Une diversion de plus.

    Zaatar
    19 août 2018 - 13 h 49 min

    Je ne crois pas que l’Algérien quelconque de la masse puisse comprendre ce langage économique et financier qui lui cause tant de soucis dans sa vie de tous les jours. Pour le citoyen lambda ce qui compte pour lui à chaque fois c’est la fin du mois. Soit il arrive à boucler cette fin et c’est tant mieux, soit ce n’est pas le cas et ça rumine un tant soit peu. Le tout est de savoir, au rythme où va notre pays et son économie de bazar, combien de temps ça va ruminer tous les fins de mois et surtout jusqu’à quel degré ça va ruminer… les soupapes de sécurité n’existent pas dans ce cas précis.

    Anonyme
    19 août 2018 - 11 h 04 min

    Il y a un vide interprété economiquement. La subvention est juste la corruption des masses par la bouffe. Parler d’économie alors que les critères plus élémentaires ne sont pas de mise est simplement absurde. Même Sonatrach est en suréfféctif et sa productivité reste à desirer. Que dire de la pléthorique administration arabe et son école improductive. Il y a une société en castes, en cercles circonscrits au centre il y a l’armée et la famille revolutionnaire plus ou moins on est proche de ce premier cercle on est dans la caste arrosée. Les hors castes sont ceux qui survivent et subissent les contre-coups. Encore une fois parler d’économie ne peut être dissocié de du poli et ses lois, tous savent que les lois valent juste pour le dernier cercle, les clients de l’islamisme comme moyen de contrôle social.

      Anonyme
      19 août 2018 - 14 h 21 min

      Lire polis et son corpus giuridiche ed pa s « de du poli ». Sorry

        Anonyme
        19 août 2018 - 19 h 13 min

        Lire Juridique

    Anonyme
    19 août 2018 - 10 h 44 min

    Par cette gestion chaotique et hasardeuse, ils ont fait du peuple et des citoyens des stressés à longueur d’année.
    Majorité de citoyens meurent d’étouffement de mauvais sang et de crise cardiaque tant la vie est à l’équivalent de montagnes russes. Ajouter à cela l’hypocrisie et la roublardise des commerçants pour avoir un contenu explosif et bien détonnant …

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.