Cinquante propositions pour réhabiliter les harkis en septembre prochain
Par Kamel M. – Le président français, Emmanuel Macron, veut tenir sa promesse faite aux harkis de les réhabiliter. Ce sera chose faite dès le mois de septembre prochain si l’on en croit les déclarations de la secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Armées, Geneviève Darrieussecq, en charge de ce dossier.
Pour Le Journal du dimanche (JDD) qui rapporte l’information, «le quinquennat Macron pourrait être celui de la reconnaissance par le Parlement français du sort des harkis». Une «résolution parlementaire» sera votée, selon cette responsable politique qui parle d’annonces qui seront faites à l’occasion de la Journée nationale d’hommage aux harkis. «C’est un dossier qui tient à cœur [à Macron] comme au gouvernement», souligne la secrétaire d’Etat française, précise JDD qui estime qu’en visite à Alger en février 2017 Emmanuel Macron «avait qualifié la colonisation de crime contre l’humanité» et que cela a déclenché une «violente polémique».
Pour le moment, les autorités françaises tâtent le terrain et ne suggèrent qu’une résolution au lieu d’une loi, refusée, selon les harkis, «pour ne pas envenimer les relations diplomatiques entre l’Algérie et la France».
Interrogé sur le sujet, l’historien Benjamin Stora a fait part de son scepticisme quant à l’action de «légiférer sur l’histoire ou sur la mémoire» car, a-t-il soutenu, «le passage devant la loi peut figer des positions d’écriture de l’histoire». S’opposant à ce qu’il appelle les «lois mémorielles», l’historien natif de Constantine se dit convaincu que «c’est davantage par l’éducation, par la pédagogie à travers la presse, le cinéma, la littérature que peut se diffuser et s’enraciner dans la société la conscience du sort vécu par l’ensemble des groupes liés à l’histoire de la Guerre d’Algérie».
Benjamin Stora, qui relève que l’histoire de la Guerre de libération nationale est toujours présente si bien que «le sujet sur les mémoires de la Guerre d’Algérie est tombé au baccalauréat» cette année, note que «le débat se cristallise autour de la réparation du préjudice subi par les harkis», rejetant une partie de la responsabilité dans la situation que vivent les harkis à la France, qui leur a fait subir une «déshérence sociale qui a pesé sur deux générations».
K. M.
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