Rituel et politesse

Aïd sacrifice
Le rituel du sacrifice doit répondre à des règles strictes d'hygiène. ©F G/PPAgency

Par Nouredine Benferhat L’histoire des religions donne à croire que le sacrifice était le prototype de tous les rites sacrés. Humain ou animal, le sacrifice a fait longtemps figure de survivance universelle des religions. Même remis à une place plus modeste dans la géographie des religions, le rite du sacrifice continue de jouer un rôle clé dans la lecture du sacré chez les sociétés archaïques. La fonction de la victime, en l’occurrence le mouton, n’est pas d’opérer une médiation entre les hommes et Dieu mais d’être porteuse de toutes les tensions internes, rancunes et violences potentielles qui existent au sein d’une communauté.

Dans le soufisme et dans une pratique éclairée de l’islam, la symbolique du sacrifice est comprise comme un acte d’exaltation et de dévotion à Dieu et non comme un geste sujet à être reproduit systématiquement.

Dans une société où le rituel est profondément ancré dans les coutumes, il appartient à l’Etat d’empêcher que s’installent des pratiques qui transgressent les règles de la vie citadine. Les moutons sont introduits dans la ville et les immeubles, les quartiers transformés en lieu d’abattage avec ce que cela suppose comme nuisances. Un phénomène qui n’a été observé nulle part ailleurs, si ce n’est peut-être au Yémen.

Des solutions existent desquelles nous pourrions nous inspirer. En Europe, les municipalités organisent des lieux de regroupement et d’abattage, en Malaisie un seul mouton est sacrifié symboliquement pour le village ou le quartier, en Arabie Saoudite où il a été pris conscience des dégâts sanitaires et environnementaux causés par l’abattage sauvage, l’Etat prend en charge l’achat, l’abattage et la distribution caritative du produit du rituel.

Ibn Khaldoun dit : «Si les bédouins ont besoin des villes pour le nécessaire, les citadins ont besoin des bédouins pour le superflu… Ils doivent dans leur intérêt obéir aux habitants des villes. La ville a pour vocation d’affaiblir la solidarité socio-agnatique (açabiya). Le citadin se soumet aux lois, et la religion devient extérieure. La loi religieuse est devenue une simple branche du savoir et une technique acquise par l’instructeur et l’éducation. Les gens sont sédentaires et ont pris comme trait de caractère la soumission aux lois.»

Un autre rituel qui mériterait de prospérer chez nous est appelé «rites d’interaction» où l’individu ne se contente pas d’affirmer seulement son propre statut et d’imposer ses propres mœurs mais marque la différence à l’égard de l’autre. Ces rituels peuvent être verbaux ou comportementaux.

Le sociologue Erving Goffman distingue les «rites d’évitement» destinés à préserver à chacun sa sphère d’intimité et les «rites de présentation» qui précisent ce qu’il est convenu de faire. Ces rituels sociaux appelés la politesse reflètent les valeurs essentielles de la culture en matière d’éthique, d’esthétique ou d’hygiène. Bien se présenter et bien traiter les autres découle du principe du respect de soi et d’autrui.

N. B.

N. B. : Editorial paru le 5 août 2018, republié à l’occasion de l’Aïd.

Comment (26)

    perdu
    22 août 2018 - 18 h 36 min

    le baron Haussmann était français

    Perdu
    22 août 2018 - 18 h 17 min

    la casbah est l’environnement idéal pour sacrifier le mouton contrairement aux immeubles haussmaniens

    Anonyme
    21 août 2018 - 20 h 18 min

    Une personne avait donné comme exemple les usa, les dindes de thanks giving sont vendu dans les supers marchés et prêtes a mettre au four, les musulmans des usa n’egorgent pas leurs moutons chez eux ou dans les espaces publics , tout ce fait a la ferme et certains font leurs commandes chez le boucher hallal, certains croient au RaQui pour les soigner de la diabette les autres croient que c’est une maladie chronic, je crois que dans notre pays on à peur même de nous s’exprimer par peur d’etre insulter.

    Aid moubarak
    21 août 2018 - 20 h 16 min

    Une personne avait donné comme exemple les usa, les dindes de thanks giving sont vendu dans les supers marchés et prêtes a mettre au four, les musulmans des usa n’egorgent pas leurs moutons chez eux ou dans les espaces publics , tout ce fait a la ferme et certains font leurs commandes chez le boucher hallal, certains croient au RaQui pour les soigner de la diabette les autres croient que c’est une maladie chronic, je crois que dans notre pays on à peur même de nous s’exprimer par peur d’etre insulter.

      tcho
      22 août 2018 - 8 h 26 min

      En Europe il est interdit de vendre des animaux destinés à la consommation vivants ,dans certaines régions on vend encore des volailles pour l’élevage ou la reproduction mais c’est de plus en plus rare .L’auto consommation existe dans les fermes ,une poule ,une oie ,un lapin .En 2018 si vous tuez un porcs de votre élevage il doit être contrôlé par un vétérinaire ,c’est la loi .Comme toutes les lois il y a bien sûr des transgressions par certains comme dans toutes les sociétés .
      Trouvez sur un marché parisien ,londonien ,viennois des volailles vivantes???,interdit!!! non plumées ,ni vidées ,prêtes à cuire? interdit!!!
      quand en Occident on interdisait l’abattage des moutons par des particuliers dans les rues ,les cages d’escalier ,les musulmans accusaient les pays occidentaux de racisme anti musulman .

    Anonyme
    21 août 2018 - 18 h 35 min

    Quand je vois lès geules de saadani, tliba et de certains baRlamaniyines je me dis ce n’est pas demain que notre pays deviendra comme le singapour , pour finir je dirai on peut rien changer , nous sommes une minorité, ala kouli hal juste un mouton et si c’etait chaque année la fête du wakRif?saha aidoukoum kouloukoum.

    fadel
    21 août 2018 - 15 h 08 min

    l eterne retardataire ■ Pour changer ce matin j ai décidé d aller le boucher pour acheter un agneau.
    A ma surprise il lui en restais uniquement en pièces détachées.
    A ma question savoir si une fois reconstituer il passerai le contrôle technique, il m a été répondu non pas au niveau de la securite. Trop de risque. Alors je suis rabatu sur un kilo de merguez que je ferais griller

    Anonyme
    21 août 2018 - 11 h 33 min

    toutes ces dindes dont vous parlez ,sont abattues dans des abatoirs

    socrate
    21 août 2018 - 10 h 33 min

    Aux premiers ages , il s’agissait de sacrifices humains que les hommes faisaient aux Dieux pour leur attirer leurs faveurs.Par exemple, on sacrifiait pour amener la pluie et faire cesser la sècheresse. Puis, comme cela était par trop cruel, on a fini par sacrifier des animaux, des moutons dans le cas présent. Mais ils s’agit toujours du même fond archaïque qui transforme l’homme en petit enfant implorant l’aide d’un « Dieu » supposément omniscient et tout puissant.

    Anonyme
    21 août 2018 - 9 h 56 min

    Les fetes servent le commerce. Les hommes de simples tubes digestifs qui cherchent une valeure divine pour anoblir la raison de leurs intestins

    Zaatar
    21 août 2018 - 9 h 49 min

    En 2018, Et encore jusqu’en deux mille quelque chose on continuera dans ces sociétés musulmanes archaïques de croire que le bon dieu à besoin qu’on lui sacrifie un mouton chaque année. Le bon dieu tout puissant qui a érigé l’univers dans sa totalité par une conjugaison de forces et d’énergie jusque là inaccessibles à l’homme, a besoin du minable et ridicule être humain qu’il lui sacrifie chaque année un ridicule agneau ou mouton qui ne vivait que paisiblement jusque là. Faut croire que l’être humain dans son acte du sacrifice est un sacré taré.

      Anonyme
      21 août 2018 - 17 h 47 min

      A Zaatar
      Sacrifier un mouton c’est rien devant le fait que les familles algériennes jeunent les 10 derniers jours qui précédent l’Eid El Kebir, vieux, jeunes, enfant genre un mini ramadhan avant cette fête. Véritablement,
      l’algérien s’abruti de part lui même et ses créativités n’ont de liens qu’avec la religion. Aller à inventer un deuxième mini-ramadhan en pleine période estivale pour de petits enfants, des personnes n’est que preuve de déviation vers la régression.

    Kassaman
    8 août 2018 - 12 h 01 min

    Chaque année pour thanksgiving 45 millions de dindes sont sacrifiées, aux états-unis.
    Chaque année pour noël des centaines de millions de volailles sont sacrifiées, dans le monde chrétien.
    Personne n’y trouve à redire à quelques exceptions près.
    Dans le monde musulman, des millions de moutons son sacrifiés pour l’Aïd et c’est tout de suite la marque d’une certaine arriération voire d’un archaïsme sociétal. Ces critiques viennent surtout du monde occidental mais il se trouve encore des colonisés mentaux pour véhiculer ce jugement!!

      Djanet
      21 août 2018 - 9 h 40 min

      @Kassaman
      Excellent commentaire !!!
      Saha Aïdek.

      Djanet
      21 août 2018 - 9 h 43 min

      @Kassaman
      Dans ma cambrousse et les cambrousses françaises, ils égorgent le cochon et festoyent je n’ai JAMAIS vu ni Brigitte Bardot ni Marine Le Pen ni L’ÉTAT français s’en offusquer et pleurnicher.
      C’est de l’hypocrisie pur et simple.

      tcho
      21 août 2018 - 10 h 11 min

      On ne sacrifie pas des millions de dinde pour noël en Occident ,manger de la dinde ,de l’oie ou un chapon car en principe le nombre d’invités était plus nombreux .La dinde est présente toute l’année en découpe dans les supermarchés ,rôtis ,escalope ,cuisses ,etc ,vers Noël on la trouve entière pour rôtir ,là est la différence .
      En Europe ,on n’achète pas d’animaux vivants que l’on égorge devant famille et enfants dans les cuisines ,salles de bains ou parkings .Manger de la dinde vendue comme un poulet filmée sous cellophane et égorger un mouton en laissant les peaux et viscères dans des poubelles qui débordent sur la chaussée ,il y a une sacrée différence .

      Nasser
      21 août 2018 - 18 h 37 min

      Oui mais eux il ne les promène pas dans les immeubles. Ils n’organisent pas de combats. Ils ne défigurent pas leurs villes avec du foin à tous les coins de rue. Ils ne laissent pas des petites terreurs exposer des étals d’armes blanches. Ils n’y a pas occupation des troitoir avec les machines à affûter les ‘armes’ sous les fenêtres des citoyens etc… Ils ne faut comparer l’Algérie et ce qu’elle est devenue à n’importe quel pays. Exception du Pakistan peut être et encore ces derniers ont maîtrise l’atome.

      Anonym
      21 août 2018 - 19 h 49 min

      Ya si, 45 millions aux usa , 45 en europe et dès centines de millions en chine ne sont pas égorgé dans lès balcons, les caves, cages d’escaliers, dans lès parc , lès rues et peut être même a jardin d’essais, nous sommes en 2018, ce n’est pas une question de religion ,el mouhim saha aidek oulaakouba l’année2019.

    MELLO
    6 août 2018 - 15 h 21 min

    Papa !! achetes-nous un mouton ,s’il te plait ! Le papa n’ayant pas de quoi l’acheter, s’en ira vers le champ avoisinnant le village. La ! il vit un troupeau enorme . Et si je vole un seul , il en restera beaucoup – semble se dire le papa. Chose pensee, chose faite, il ramena le mouton a la maison. L’Aid passa, les enfants eurent leur mouton, mais…. mais le papa n’etait pas tranquille. Il alla avouer son acte a l’imam du village, l’imam le tranquilisa en lui disant : youm el kiyama, Dieu va te juger sur cet acte et tu seras oblige’ de rendre le mouton a son proprietaire. Le papa s’inclina et s’en alla …. il ira voir le proprietaire en lui avouant l’acte et lui jura que youm elkiyama, devant Dieu, je te rendrais ton mouton.
    C’est du rituel et de la politesse.

    Anonyme
    5 août 2018 - 20 h 02 min

    Nous sommes 1981. Mitterrand le pétainiste puis ministre-président de militants FLN guillotinés sous ses ordres, arrivé au pouvoir avec la gauche. il crée SOS Racisme et introduit la proportionnelle ce qui permet à l’extrême droite du tortionnaire en Algérie d’avoir du coup 80 députés, tous des résidus de l’OAS.
    Lors d’une interview il expliqua sa haine des immigrés Algériens par cette remarque :  » j’aime les Alger mais chez eux ». Plus loin, il ajoute :  » commentaire voulez-vous considérer comme Français, des Arabes qui égorgent le mouton dans la baignoire et mettent la peau à sécher sur le balcon pour prier dessus.

    Slam
    5 août 2018 - 15 h 18 min

    Les mêmes énergumènes qui transforment nos rues en abattoirs à ciel ouvert vont manifester contre les concerts de musique pour réclamer « la propreté des rues avant la danse ». La secte des hypocrites.

    Anonyme
    5 août 2018 - 14 h 16 min

    Le sacrifice de l’agneau ou mouton fait parti de la culture musulmanne.
    Ayant étudié avec des éminents chercheurs de l’INRA en France, l’abattage du mouton à la musulmanne est sain, l’animal n’est pas stressé comme à l’abattoir, le fait de suspendre la viande une nuit etc … tout ceci contribue à une viande tendre et de QUALITÉ.
    Le leben idem que vous ayez la diarrhée ou soyez constipé il rétablira votre flore intestinale.
    Donc STOP À LA STIGMATISATION on croirait Marine Le Pen Brigitte Bardot et cie en croisade propagande sioniste.
    En France dans ma cambrousse, en septembre de chaque année est égorgé le cochon sur la plage publique et les paysans populas festoyent en mangeant les tripes j’ai jamais vu l’État français ni MLP ni Bardot pleurnicher.
    Arrêtez ce délire.
    C’est inscrit dans le Coran et cette pratique est hygiénique. D’ailleurs si l’animal est malade et la viande impropre à la consommation ceux qui ont déjà pratiqué savent que c’est facilement visible et reconnaissable contrairement à un boucher malveillant qui essaie toujours de vous fourguer de la viande impropre.

      Zombretto Bis
      5 août 2018 - 17 h 39 min

      @Anonyme 5 août 2018 – 14 h 16 min , on ne dit pas le contraire , mais il a fallu beaucoup de temps aux autorités françaises pour arriver à réglementer tous çà ! Avant dans les cités populaires des banlieues françaises, c’était comme chez nous actuellement pour le sacrifices au bas des immeubles sans aucun respect des conditions d’hygiène !

      Pour la viande hallal, c’est vrai il existe des viandes de bonnes qualités que même les israélites , les juifs, consomment sans problème ! On est des sémites et c’est normal !!

      Slam
      5 août 2018 - 20 h 38 min

      S’il faut étudier avec des éminents savants de L’INRA pour conclure que le mouton est fou de joie quand on le tire par les cornes pour l’égorger… En effet il n’est pas stressé. Il est même ravi de se faire massacrer en public.
      Je ne savais pas que L’INRA délivrait des diplômes de Boucher.
      Ce rite est un des derniers vestiges du monde païen adepte des sacrifices. Dieu a t il vraiment besoin qu’on massacre des millions de mouton pour son propre plaisir ?

    Hakikatoune
    5 août 2018 - 11 h 17 min

    On se souvient qu’en France, l’Etat et les collectivités locales ont mis plusieurs années pour arriver à réglementer ce qui est appelé là-bas la « fête du mouton », cet animal exposé aux balcons, égorgé dans les baignoires ou au bas des immeubles !! Si on France, ils ont mis des années et des années , chez nous il faudra des siècles et des siècles ! Chez nous celui qui critique « le mouton » est un ennemi de l’islam et de la Oumma el 3’gharabia !!

    Et puis tout le monde sait que nous on n’est pas trop dérangé par les odeurs des bêtes, par la présence du foin jusque dans nos chambre à coucher, par la saleté, par la vue du sang qui dégouline, par les excréments des bêtes etc… etc.. Et oui , TOUT ce qui est fait au nom du Coran, de Dieu et du Prophète est permis et gars à celui qui critique !

    Abou Stroff
    5 août 2018 - 10 h 53 min

    je pense que la sacrifice du mouton est essentiellement un rite païen qui continue à survivre dans les sociétés arriérées. en effet, seule les sociétés archaïques (l’algérie en particulier et les sociétés musulmanes en général en sont des exemples types) continuent à croire que le Bon Dieu, malgré son omnipotence et sa toute-puissance, a besoin qu’on lui sacrifie un mouton (auquel, soit dit en passant on n’a guère demandé sont avis sur la question).
    moralité de l’histoire: quand l' »élite » d’une société se réduit à un ramassis d’ignares, il ne fait guère s’attendre à ce que la plèbe agisse autrement que comme des moutons de panurges.

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