Le sort de Haddad à la tête du FCE sera scellé le 20 novembre prochain
Par Kamel M. – Le Forum des chefs d’entreprise (FCE) tiendra son assemblée générale ordinaire le 20 novembre prochain. Le sort du président actuel de la plus grande organisation patronale sera scellé lors de ce rendez-vous jugé crucial pour l’avenir du FCE et son rôle de partenaire incontournable dans le Pacte économique et social qui le lie à la centrale syndicale et au gouvernement.
On ne sait pas encore si Ali Haddad se présentera à sa propre succession ou s’il décidera de jeter l’éponge et de laisser la place à quelqu’un d’autre qui conduira le FCE dans un contexte politique chargé, marqué par l’échéance présidentielle de 2019.
Le FCE, qui n’a pas obtenu de réponse à sa demande d’agrément, a été un acteur politique majeur durant ces dernières années, notamment sous le quatrième mandat de Bouteflika. Mais les grands changements décidés en haut lieu dans des secteurs aussi stratégiques que la défense nationale supposent une nouvelle vision et une nouvelle orientation qui pourraient coûter sa place à Ali Haddad si son maintien à la tête du FCE ne cadrait pas avec les objectifs visés par la présidence de la République.
L’empressement de certains médias réputés proches des cercles du pouvoir à vouloir anticiper le départ du secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, avait été suivi d’interrogations sur le devenir du Pacte économique et social scellé entre l’Exécutif, le syndicat des travailleurs et le patronat pour permettre à l’Algérie de négocier le virage de l’après-pétrole sans trop de grabuge. Les décisions qui seront prises lors de l’assemblée générale ordinaire du FCE – dont le vice-président a tenté de relativiser le refus d’établissement de l’agrément, en affirmant que l’absence de réponse ne signifiait pas forcément un refus – seront un indice qui permettrait d’entrevoir la tendance politique future. Autrement dit, si le chef de l’Etat continuera à s’appuyer sur le patronat pour un éventuel cinquième mandat ou s’il s’en détournera pour éviter la polémique sur la jonction entre l’argent et la politique.
La campagne dont fait l’objet le FCE fait se poser la question de savoir si celle-ci vise l’organisation elle-même ou uniquement son patron, et si ce dernier et le syndicat patronal aux destinées duquel il préside ne sont plus des acteurs utiles dans le Pacte économique et social.
K. M.
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