Ce que cachent les noms donnés aux opérations françaises en Afrique
Par Lina S. – L’écrivaine camerounaise installée en France Calixthe Beyala a dévoilé les significations des noms donnés par la France à ses opérations qu’elle mène en Afrique. L’auteure de La Petite Fille du réverbère explique que les desseins inavoués de la France dans le continent africain sont, en fait, révélés dans le choix des appellations des actions qu’elle confie à son armée dans le Sahel, en Côte d’Ivoire et dans tous les pays où ses forces armées sont présentes sur le terrain.
En Côte d’Ivoire, l’opération militaire a été baptisée «Licorne». «Or, relève Calixthe Beyala, la licorne est le seul animal capable d’écorner l’éléphant, sachant que l’éléphant est le symbole de la Côte d’Ivoire.» S’agissant de l’opération «Serval», l’écrivaine, qui défend les actions de Mouammar Kadhafi en faveur de l’Afrique, explique que le serval est un animal «qui se trouve essentiellement dans le Sahel et qui passe son temps à uriner pour marquer son territoire». La France voulant ainsi marquer le sien dans cette région de l’Afrique subsaharienne.
Quant à l’opération «Sangaris» en Centrafrique, elle a été inspirée par un papillon «qui brûle la peau et bouge tout le temps». La France insinue donc qu’elle attaque l’Afrique avec ce lépidoptère, selon cette romancière détentrice du grand prix de l’Unicef.
Calixthe Beyala est convaincue que «toutes les opérations ont des noms de code destructeurs ou d’occupation qui portent les gênes, l’ADN de ce qui va être fait». «Ces noms de code comportent en eux-mêmes des intentions claires et nettes et nous autres Africains négligeons tout ce qui est recherche intellectuelle, tout ce qui est philosophie, nous négligeons la linguistique, c’est pour cela que nous nous faisons berner», a-t-elle regretté sur le plateau d’une chaîne de télévision africaine.
«Je suis impressionnée par l’incapacité de réflexion profonde des Africains sur des choses aussi simples que les éléments d’un langage avant d’aller vers l’adversaire, comprendre ses intentions», a-t-elle conclu.
L. S.
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