Le masque tombe
Par R. Mahmoudi – Les partis d’opposition, hier unis dans une alliance sacrée, s’entredéchirent et s’offrent en spectacle, au moment où les formations pro-pouvoir se réunissent pour créer un «front populaire» et aiguisent leurs armes pour affronter les prochaines échéances et se donner les moyens de leurs ambitions.
Cette levée de boucliers entre Sofiane Djilali de Jil Jadid et un cadre dirigeant du MSP d’Abderrazak Mokri est révélatrice de deux choses : l’immaturité endémique de notre classe politique, qui se révèle incapable de s’élever au-dessus de leurs visions étriquées et de leurs calculs d’épicier, et la fatuité du projet initié par les héritiers de Mahfoud Nahnah.
Toutes leurs projections d’avenir, les appels à la refondation d’un consensus national par le dialogue, l’entente et le rapprochement ne sont, finalement, que de la littérature, un habillage discursif pour berner l’opinion, en attendant le retour d’écoute de son offre. Impatients et frustrés, notamment, par les coups de semonce donnés par le chef d’état-major de l’ANP, les dirigeants du MSP ont fini par être rattrapés par leur vraie nature en reprenant quasi instinctivement leur langage habituel, fait d’invectives, d’opprobre et de rejet de l’autre. C’est ce qu’illustre cette attaque en dessous de la ceinture, signée par un porte-parole du parti, qui n’aurait certainement pas agi de la sorte s’il n’avait pas eu la caution ou l’instruction préalable de la direction.
Par cet énième dérapage verbal, les islamistes donnent, encore une fois, la preuve qu’ils sont en fait irréconciliables.
R. M.
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