Libye : des centaines de détenus dont des terroristes s’évadent d’une prison à Tripoli
Par Sadek Sahraoui − Près 400 détenus se sont évadés dimanche soir après une mutinerie dans la prison de Aïn Zara, située dans la banlieue sud de Tripoli, a annoncé la police judiciaire libyenne dans un communiqué. L’évasion s’est déroulée après «une agitation et une émeute» dues à des combats entre milices rivales à proximité de la prison de Aïn Zara, a ajouté la police.
Selon certaines sources, les prisonniers évadés étaient composés d’anciens kadhafistes condamnés notamment pour meurtre au moment de la rébellion de 2011, de terroristes et de détenus de droit commun. Les gardes ont laissé faire pour «épargner la vie» des prisonniers, a-t-on ajouté de même source.
Des milices rivales s’affrontent depuis lundi aux armes lourdes dans la banlieue sud de la capitale libyenne. Ces combats ont fait au moins une quarantaine de morts et plus de 100 blessés selon un dernier bilan du ministère de la Santé vendredi soir. Pour tenter de reprendre la situation en main, le gouvernement d’union nationale en Libye a décrété dimanche l’état d’urgence.
L’état d’urgence proclamé par Fayez Al-Sarraj est toutefois plus symbolique que pratique, compte tenu de l’impuissance dont son gouvernement d’accord national a fait preuve depuis le début de la crise. Fruit de l’accord de Skhirat (Maroc) signé fin 2015, ce pouvoir s’était installé quatre mois plus tard à Tripoli avec le soutien des Nations unies et l’accord tacite de milices tripolitaines, qui exercent de facto la réalité du pouvoir militaire dans la capitale. Ironie du sort, les combats ont éclaté entre ces mêmes milices, qui sont pourtant censées faire cause commune dans l’appui au gouvernement Al-Sarraj. La flambée de violencesdans la capitale libyenne éloigne la perspective d’élections envisagées en fin d’année.
S. S.
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