Bariza Khiari déserte la réunion pro-marocaine programmée à Bruxelles
Par Kamel M. – L’ancienne sénatrice d’origine algérienne Bariza Khiari n’a pas participé à la fameuse conférence concoctée par l’eurodéputé français Gilles Pargneaux, lobbyiste attitré du Makhzen à Bruxelles. La réunion s’est tenue dans une petite salle, exigüe, a appris Algeriepatriotique de sources informées.
Une trentaine de personnes y ont assisté, issues en majorité de la communauté marocaine. Le coup de Gilles Pargneaux a été un flop supplémentaire dans la série d’actions menées par Rabat pour tenter d’influencer la décision du Parlement européen en sa faveur dans les négociations qu’il mène avec l’Union européenne pour intégrer les territoires occupés du Sahara Occidental. Il y a eu tout au plus quelques journalistes marocains de l’agence de presse officielle MAP et quatre participants de pays africains.
Hormis Gilles Pargneaux, aucun autre député européen n’a pris part à ce simulacre de réunion durant laquelle deux intervenants marocains ont pris la parole : un ancien ministre des Finances et un ancien représentant de Mohammed VI auprès de l’ONU.
Bariza Khiari s’est-elle décommandée à la dernière minute suite à l’article d’Algeriepatriotique ? Cette ex-sénatrice de Paris dans le groupe socialiste roule ouvertement pour le Makhzen. Membre du groupe sénatorial d’amitié France-Maroc, elle se sert d’une fondation qu’elle a créée fin 2017 avec Gilles Pargneaux pour «influencer l’Union européenne», révélait récemment Maghreb Confidentiel.
La fondation en question, EuroMedA, avait programmé la conférence de ce 4 septembre en contrepartie d’un financement assuré par l’Office chérifien des phosphates (OCP), une entreprise dont les bénéfices sont accaparés par le roi et sa famille.
L’organisation à laquelle appartient Bariza Khiari a été cofondée par Alain Berger, «ex-lobbyiste de Rabat pour l’accord de pêche Maroc-UE au sein de Hill & Knowlton», et que cette fondation compte dans ses rangs «deux figures du Sahara marocain», à savoir «l’ex-patron du PAM (Parti authenticité et modernité, ndlr), Mohamed Cheikh Biadillah, et la secrétaire d’Etat à l’Agriculture M’barka Bouaïda», indiquait en outre Maghreb Confidentiel.
Bariza Khiari, citée par les médias français en 2012 dans une affaire de népotisme impliquant son fils, squatte le festival de Fès et toutes les activités du soufisme contre l’Algérie et au bénéfice du Maroc. Le président français, Emmanuel Macron, l’utilise, par ailleurs, dans le cadre de la promotion de la diplomatie culturelle de la France et du Maroc.
K. M.
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