La mise en isolement sur des vols internationaux : une procédure courante
La mise en isolement de passagers sur les vols internationaux est une procédure routinière courante, pratiquée de tout temps, en cas de suspicion de maladies à bord qui ne devrait, en aucun cas, constituer un motif d’inquiétude mais, au contraire, confirmer le sens des responsabilités qui doit animer les compagnies aériennes afin d’éviter aux personnes à bord tous les risques d’une éventuelle contagion.
Les cas observés tout récemment, ainsi que ceux constatés ces dernières années et rapportés par les médias attestent du bien-fondé de la mesure prise pour protéger tant les passagers que les membres d’équipage lorsqu’une personne à bord présente des signes cliniques d’affection nécessitant des dispositions adaptées et une évacuation d’urgence. A titre d’exemple, et à elle seule, la journée de mercredi dernier a connu dans ce sens deux cas particuliers, l’un relatif au vol reliant Oran à la ville française de Perpignan, et l’autre celui de l’Airbus A380 de la compagnie Emirates Airlines qui assurait la liaison Dubaï-New York à l’aéroport JFK de New York.
En effet, une suspicion d’un cas choléra sur un enfant algérien, lors d’un vol assurant la liaison entre Oran et Perpignan a suscité une grande inquiétude donnant lieu à une série de commentaires tendancieux des réseaux sociaux sur une possible mise à l’index des Algériens voyageant sur les vols internationaux. L’enfant qui se trouvait à bord présentait des symptômes laissant suspecter, sans preuves tangibles, la maladie. Les prélèvements effectués sur lui se sont cependant révélés négatifs et tout risque de choléra a été par conséquent écarté. Les autres passagers ont quitté l’avion après une désinfection des mains et une prise de renseignements sur leurs adresses et identités afin de suivre l’évolution de leur état de santé a été effectuée.
Cette procédure routinière est très courante en cas de suspicion de maladie, quelle que soit la provenance du vol et quelle que soit la nature de la pathologie, et ne nécessitait pas un tel emballement de supputations et surenchères, sans fondements du reste, inquiétant les citoyens, déjà en proie à un stress avéré face à une épidémie qui a touché six wilayas du pays.
Le même jour, un Airbus A380 de la compagnie Emirates Airlines qui effectuait la liaison Dubaï-New York a été mis en isolement à l’aéroport JFK de New York. La cause, plus de 100 passagers se plaignant simultanément de toux, de fièvre et de vomissements parmi les 521 personnes bloquées sur le tarmac à New York. L’appareil a été conduit «à distance» des terminaux et des équipes médicales sont montées à bord. Après cet examen, la majorité des passagers ont pu rejoindre le terminal, sauf 10 qui ont été hospitalisés mais dont l’état ne demandait, en définitive, aucune mesure extrême. En fait, ils étaient atteints d’une épidémie de grippe.
Des années auparavant, en 2014, un avion de la compagnie Air France, en provenance de Conakry (Guinée), a été également placé en isolement, par mesure de précaution, pour faire face au virus Ebola dont un passager aurait été porteur. Les 187 passagers ont été confinés durant deux heures à bord de l’avion, à l’aéroport de Roissy pour lever les suspicions qui pesaient sur la présence à bord, du virus, considéré comme mortel et très contagieux et dont plusieurs passagers présentaient des symptômes pouvant s’apparenter à ceux d’Ebola. Les contrôles, médicaux effectués se sont révélés négatifs, et tous ont quitté l’avion.
Un autre cas similaire a été constaté en 2010 sur un vol Lisbonne-Toulouse lorsqu’un avion de la compagnie portugaise TAP a été dirigé également vers une zone isolée de l’aéroport de Toulouse-Blagnac, suite à une erreur de communication, lorsqu’un passager a été suspecté par l’hôtesse de porter le virus du choléra. Toutes les personnes à bord ont été bloquées dans l’appareil plus de deux heures et le passager suspecté de porter le virus a dû rester «confiné» pendant le reste du vol au fond de l’avion. A l’arrivée à l’aéroport, l’appareil a été placé en isolement. Appelé à intervenir pour des évacuations d’urgence, le Samu a fini par conclure à un simple cas de gastro-entérite et autorisé les voyageurs à descendre de l’avion et récupérer leurs bagages.
R. N.
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