Le Maroc refoule 5 000 migrants dans des conditions inhumaines vers l’Algérie
Par R. Mahmoudi – Dans un communiqué rendu public vendredi, Amnesty International a révélé que les autorités marocaines continuent à appliquer des procédures «cruelles» et «illégales» contre des milliers de migrants, demandeurs d’asile et réfugiés subsahariens.
Depuis fin juillet, indique l’ONG internationale, la police marocaine, ainsi que la Gendarmerie royale et les forces auxiliaires ont procédé à l’expulsion de quelque 5 000 migrants, «entassés dans des bus et abandonnés dans des zones isolées proches de la frontière algérienne ou dans le sud du pays».
Lors de ces récents événements, au moins 14 demandeurs d’asile et 4 réfugiés enregistrés au Maroc ont été transférés de force vers le sud du pays, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à Rabat. Exemple des plus choquants, le 7 août, une femme réfugiée a été appréhendée à Tanger avec son fils d’un an. Contraints de monter dans un bus, ils ont ensuite été déposés à Kenitra, à 200 km. «Il est choquant de voir que de jeunes enfants se retrouvent parmi les personnes soumises à ces traitements brutaux, tout comme des demandeurs d’asile et des réfugiés reconnus par l’ONU et des migrants enregistrés qui détiennent des cartes de séjour», a déclaré un représentant onusien.
La même organisation constate que les mêmes procédés sont régulièrement appliqués aux réfugiés syriens. Alors que la presse marocaine, dans ses tentatives de désinformation, avait, il y a quelques années, accusé l’Algérie d’avoir refusé d’accueillir des familles syriennes et de les avoir abandonnées sans nourriture et sans protection, le même scénario est régulièrement repris par des ONG et des médias internationaux pour mettre en cause l’Algérie.
Face à cette situation, une vingtaine d’ONG algériennes ont dénoncé dans une pétition les violences perpétrées par les autorités marocaines contre les migrants clandestins, en demandant au gouvernement marocain de cesser immédiatement toute expulsion et d’assurer la protection des enfants.
R. M.
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