Affaire Audin : quand Abderrezak Mokri accuse Emmanuel Macron de «racisme»
Par Hani Abdi – Le président du Mouvement de la société pour la paix, Abderrezak Mokri, attaque frontalement le président français, Emmanuel Macron, auquel il reproche, presque, le fait d’avoir reconnu la responsabilité de l’Etat français dans la disparition de Maurice Audin.
Dans un post sur son compte Facebook, le représentant des Frères musulmans en Algérie estime qu’en présentant à la famille Audin les excuses de l’Etat français quant à ce qui était arrivé à Maurice, le président Macron fait preuve de «racisme». Pour Aderrezak Mokri, le président français ne devait pas s’excuser sur ce qui était arrivé à Maurice Audin mais sur l’ensemble des actes et crimes commis par le système colonial en Algérie durant la Guerre de libération nationale.
Le président du MSP parle de Maurice Audin comme un étranger à la Révolution algérienne, lui qui a été assassiné pour, justement, s’être élevé contre le système colonial et pour la Guerre de libération nationale en lui apportant un soutien actif sur le terrain. «Quand le président français présente ses excuses uniquement à la famille de Maurice Audin, il démontre la racisme de l’Etat français», écrit Mokri pour lequel Emmanuel Macron n’aurait pas fait un tel geste à celui ou ceux qui portent des noms arabes.
Mokri y voit ainsi un acte de mépris à l’égard des dirigeants et du peuple algérien. «Un jour se rendra compte le président français que même les atteintes aux droits des Algériens appelés Mohamed, Abdellah, Derradji, El-Ayachi, El-Houari, Aïcha, Fatma, Lounis, Idir… sont des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre imprescriptibles», ajoute Mokri qui semble avoir ignoré qu’Emmanuel Macron avait déjà qualifié de crimes contre l’humanité la colonisation française en Algérie.
«La colonisation fait partie de l’histoire française. C’est un crime, c’est un crime contre l’humanité, c’est une vraie barbarie. Et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face, en présentant nos excuses à l’égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes», avait déclaré Emmanuel Macron en février 2017. Des propos qui n’ont jamais été tenus auparavant par un responsable français de ce rang.
H. A.
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