Encombrant Erdogan
Par Rabah Toubal – Le principe diplomatique de «zéro problème avec les pays voisins», cher à Tayyip Recep Erdogan et son parti islamiste l’AKP, est en train de virer au «tout problème» à cause des visées osmaniennes et de l’ambition démesurée du nouveau sultan d’Istanbul.
Aussi la menace turque transcende-t-elle les limites régionales pour devenir internationale. D’abord, avec l’affaire de l’avion militaire russe abattu, il y a quelques années, par la chasse turque, à la frontière turco-syrienne et, ensuite, avec l’affaire du prêtre américain accusé d’espionnage et placé en résidence surveillée à Istanbul.
Dans le premier cas, la Turquie a littéralement fait marche arrière en présentant ses plus plates excuses à la Russie conquérante de Vladimir Poutine. Comme elle le fera certainement avec les Etats-Unis, dans l’affaire du prêtre américain, pour éviter le pire avec Washington.
Alliée d’hier, de la Turquie d’Atatürk et des militaires, maîtres du pays qui lui ont succédé au pouvoir, la Turquie islamiste d’Erdogan perdra bientôt les privilèges et la confiance qui lui étaient accordés par ses partenaires de l’Otan, de laquelle elle pourrait être exclue pour incompatibilité, comme les Ayatollahs iraniens ont perdu, les uns après les autres, les privilèges qui étaient accordés à l’Iran du Shah, jusqu’à sa chute en 1979.
Ankara deviendra, dès lors, comme Téhéran, l’ennemi à abattre malgré toutes les concessions qu’Erdogan tentera d’offrir à ses futurs ex-alliés de l’Otan.
R. T.
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