Haro sur le menteur !
Par Akram Chorfi – Menteur, manipulateur ou ignorant les faits dont il parle, désormais tout responsable, quel qu’il soit, peut être confondu, en direct, suite à des déclarations erronées sur une quelconque question regardant la gestion de la chose publique.
Il n’y a plus de marge possible en matière de communication pour les commis de l’Etat et même pour ceux hors Etat qui croyaient à l’idée saugrenue que l’Algérie était isolée du reste du monde et qu’ils pouvaient, sans être éprouvés par la contradiction, dire ce qui arrangeait leur situation et justifier leurs erreurs, y compris concernant ceux, de bonne foi, qui ont contre eux tout de même leur incompétence ou leur ignorance.
Les réseaux sociaux, pour peu que l’on mette de côté les excès intolérables qui consistent à propager des rumeurs infondées et à s’attaquer à des personnes et des familles sur des questions qui concernent leur vie privée, ont tout bouleversé, qui permettent à tout citoyen algérien où qu’il soit en Algérie et dans le monde d’intervenir pour rétablir une vérité ou dénoncer un mensonge public.
Nous l’avons vu quand il s’est agi de démentir les déclarations d’un wali qui donnait l’exemple de Singapour pour expliquer l’état de sa ville, nous l’avons vu concernant des propos irresponsables de responsables de la santé publique, nous l’avons vu également concernant le faux remède contre le diabète et nous continuerons à vivre cela, au quotidien, tant qu’il y aura, entre nous, cette barrière de défiance, bâtie dans le ciment du mensonge, de la gabegie et de l’incompétence crasse.
Les politiques et d’autres acteurs publics ragent à l’idée de ne plus pouvoir dire une chose à Boualem et le contraire à Lakhdar, une chose à Akli et son envers à Daïkha, une messe chrétienne à Djabir et un sermon du vendredi à Dihia. Les réseaux sociaux les rattrapent et les confondent dans leur volonté de manipulation et de travestissement de la réalité. Quelle noble mission échue aux réseaux virtuels !
Plus noble encore. Les médecins du monde entier exploitent des applications pour partager des informations entre eux afin de faire un diagnostic difficile et ça donne des merveilles. Cela suffit, malgré tous les travers de cette invention des hommes, pour en faire la 8e merveille du monde, car il faut y voir le plus grand atrium planétaire où les voix se font écho et résonnent pour que tout le monde entende et réagisse. Cela a beau être virtuel, ses effets sont en béton et très embêtants pour les mythomanes et les fabulateurs.
A. C.
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