Contribution – Le président Bouteflika et l’inévitable phénomène de cour
Par El-Hadi – Tous les Premiers des ministres des mandatures du Président de la République se sont entêtés à appliquer sa feuille de route alors que tous les signaux étaient au rouge.
Drapés d’autosatisfaction que la bonne fée de la rente hydrocarbures (noirs et bleus) leur octroie, ils ont mis sous le tapis les moult dévaluations de la monnaie nationale et les récurrentes dépréciations du dinar algérien : conséquences d’une économie algérienne productive atone et un déficit budgétaire abyssal.
En d’autres termes, le président de la République est comptable des erreurs et des échecs que connaît le pays. Il est responsable de la situation désastreuse de la maison Algérie. D’autant plus qu’il s’entête à faire confiance à des collaborateurs dont la science politique et scientifique reviendrait à faire de la chirurgie, armés de truelles et de tronçonneuses, le tout, les yeux bandés et, du coup, considèrent leur fonction non comme une fin en soi mais bien plutôt le moyen d’arriver à ses fins.
Quand bien même serait difficile, dans l’exercice du pouvoir, de se doter de collaborateurs qui osent affirmer ce qu’ils pensent à celui qui les dirige, sans craindre de lui déplaire, ni se contenter d’abonder dans le sens de ce que lui, selon eux, souhaite entendre, il ne doit pas s’entêter à faire confiance à ce phénomène de cour inhérent au fonctionnement des entourages. C’est un mal inévitable qui peut devenir fatal si l’on ne dispose pas de solides contre-feux pour en limiter les effets.
Au crépuscule de sa vie politique, le président de la République se doit de s’entourer de compétences au demeurant un excellent antidote à cet esprit de courtisan où la servilité le dispute au conformisme.
Par conséquent, s’il veut sortir par la grande porte de l’histoire – il n’est jamais trop tard –, il lui importe de nommer un Héraclès qui puisse, d’une part, nettoyer les écuries d’Augias et attaquer, sans état d’âme, l’Hydre de Lerne qui obère toute chance de développement d’un Etat fort, d’une République solide, d’une Algérie apaisée, moderne, conquérante et, d’autre part, allier, sans compromission, la conscience révolutionnaire à l’efficacité des sociétés modernes ; condition sine qua non pour mettre en œuvre les grandes orientations qui déterminent l’avenir de la nation.
Doté des prérogatives que la Constitution lui confère, ce vélarium et du Président et de la nation algérienne aura la responsabilité exaltante de mettre l’intelligence au service de l’action pour faire entrer l’Algérie dans le troisième millénaire qui s’annonce porteur de bouleversements gigantesques qui seront probablement la source d’autant de progrès et d’innovations que de drames, de crises, de conflits et d’instabilité.
E.-H.
Comment (34)