Rapport américain sur le terrorisme dans le monde : pourquoi il faut encore se méfier de Daech et d’Al-Qaïda
Dans son dernier rapport annuel sur le terrorisme dans le monde, le gouvernement américain avertit mercredi 19 septembre que la menace terroriste s’est adaptée après les défaites militaires de Daech en Irak et en Syrie.
«Malgré nos succès, le paysage terroriste est devenu plus complexe en 2017», écrit le coordinateur de la lutte antiterroriste au département d’Etat américain, Nathan Sales.
«L’EI, Al-Qaïda et leurs affiliés ont fait preuve de résilience, de détermination et de capacité d’adaptation, et se sont adaptés à la pression antiterroriste accrue en Irak, Syrie, Afghanistan, Libye, Somalie, au Yémen et ailleurs », ajoute-t-il dans la préface de ce panorama du terrorisme dans le monde.
Pour le coordinateur de la lutte antiterroriste au département d’Etat américain, ces groupes sont désormais «plus dispersés et davantage dans la clandestinité», ce qui les rend «moins exposés aux opérations militaires conventionnelles».
Pour autant, dans la continuité de 2016, l’année 2017 a été marquée par une nette diminution des attentats (-23% au niveau mondial qui ont fait 27% moins de morts que l’année précédente), «essentiellement en raison d’une baisse drastique du nombre d’attaques et de morts en Irak», a précisé Nathan Sales lors d’un échange avec la presse. 70% des décès sont concentrés dans seulement cinq pays : Afghanistan, Irak, Nigeria, Somalie et Syrie.
Malgré cette tendance mondiale à la baisse des attentats, des chercheurs américains rappellent néanmoins que la «violence terroriste reste extraordinairement élevée» si on prend un peu de recul.
«Dans la décennie précédant le 11 septembre 2001, le nombre d’attaques, la fréquence et la létalité de cette violence terroriste étaient chaque année inférieures au tiers de celles de 2017», préviennent-ils.
Par ailleurs, leurs statistiques montrent que le groupe terroriste Daech reste, de loin, le plus meurtrier au monde. Selon leur décompte, ce dernier a fait 7 120 victimes en 2017, les Talibans ayant tué 4 925 personnes, le groupe terroriste somalien Al-Chebab 1 894 et Boko Haram ayant fait 1 577 victimes sur la même période.
Sur un autre plan, le rapport du Département d’Etat confirme que l’Iran est resté, aux yeux des Etats-Unis, «le premier Etat soutenant le terrorisme dans le monde».
Téhéran «est responsable de l’intensification de nombreux conflits», a détaillé Nathan Sales, évoquant une menace «vraiment mondiale». Les autres Etats officiellement accusés par Washington de soutenir le terrorisme sont la Syrie, le Soudan et, depuis l’an dernier, la Corée du Nord.
S. S.
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