Libye : Khalifa Haftar se prépare-t-il à marcher sur Tripoli ?
Par Sadek Sahraoui – Le commandant de l’autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL), le maréchal Khalifa Hafter, a nié toute implication du commandement général de son armée dans les affrontements à Tripoli, soulignant que ses forces se déplaceraient lorsque «nous verrons le bon moment».
Hafter a déclaré lors de sa rencontre avec la tribu d’Al-Awaqir et un certain nombre de membres des tribus de l’est de la Libye que les unités à l’origine des affrontements à Tripoli n’ont également aucun lien avec l’ANL.
«Si l’ANL entre à Tripoli, tout le monde sera heureux», a-t-il néanmoins précisé sur un ton menaçant, ajoutant que «l’ALN n’est pas un mélange de milices hétéroclites car c’est une institution disciplinée et organisée».
A l’occasion, Khalifa Haftar a critiqué le soutien accordé par le Gouvernement d’union national (GNA) à certaines milices armées, en soulignant que tout le monde devra un jour donner des comptes.
Le commandant en chef de l’ANL a profité aussi de l’opportunité pour affirmer que ses éléments contrôlaient désormais la plupart des régions du pays, louant leurs victoires sur les terroristes partout et en peu de temps.
Malgré un accord de cessez-le-feu conclu le 4 septembre sous l’égide de l’ONU, les affrontements entre milices rivales à Tripoli ont repris cette semaine, notamment dans le quartier de Salaheddine et sur la route de l’aéroport international de Tripoli, détruit en 2014 par des combats similaires.
Ils ont coûté la vie à au moins 63 personnes fin août-début septembre. Au moins neuf personnes, dont deux civils, ont été tués jeudi 20 septembre dans de nouveaux combats entre groupes armés rivaux au sud de la capitale libyenne Tripoli, selon les services de secours. Treize autres personnes, dont quatre civils, ont été blessées.
Sur son compte Twitter, la mission de l’ONU en Libye (Manul) a appelé une nouvelle fois les groupes armés à «cesser immédiatement tous les actes de violence». «Cibler les civils et les installations civiles est interdit par le droit humanitaire et constitue un crime de guerre», a-t-elle ajouté.
L’émissaire de l’ONU en Libye, Ghassan Salamé, avait déjà fait état la semaine dernière de 14 violations de la trêve. Le GNA, reconnu par la communauté internationale, a récemment annoncé une série de mesures en vue de sécuriser Tripoli et déloger les milices des institutions de l’Etat et des banques, sans résultats concrets jusqu’ici.
S. S.
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