Reconnaissance
Par Sadek Sahraoui – Lors d’une réception organisée à son honneur par les tribus des «Awaqirs», le maréchal Khalifa Haftar, le commandant en chef de l’Armée nationale libyenne, s’est illustré, hier, par des déclarations élogieuses à l’égard de certains pays dont l’Algérie. Il a reconnu notamment que l’Algérie, à l’instar de l’Egypte, des Emirats et de la Jordanie, l’a aidé à libérer Benghazi. Certains observateurs ont vu dans cette sortie «attendue» une manière pour lui de faire oublier les propos inamicaux qu’il a récemment tenus à l’encontre de notre pays. Le constat n’est pas faux.
Après sa bourde monumentale, il se devait, en effet, de rectifier le tir. A posteriori, le chef de l’armée libyenne a dû comprendre que c’était une erreur que d’essayer de se faire une réputation d’homme à poigne sur le dos de l’Algérie. Il est donc possible de considérer la parenthèse de sa maladresse fermée. Tout le monde y gagne.
En revanche, il est à parier que certaines capitales n’ont pas dû apprécier la sortie du maréchal Haftar. Cela doit être le cas notamment de celles d’entre elles qui passent leur temps à reprocher à l’Algérie de s’être bunkerisée et de rester de marbre face à la menace terroriste qui pèse sur ses voisins. La confidence de Khalifa Haftar démontre, au contraire, que l’Algérie est très active sur le front de la lutte contre le terrorisme, et pas seulement à l’intérieur de ses frontières. Nos voisins tunisiens avec lesquels il existe une importante coordination dans ce domaine précis doivent d’ailleurs en savoir quelque chose.
Le commandant en chef de l’ANL ne dit pas qu’elle est la nature de l’aide apportée par l’Algérie. Mais s’il en a parlé, c’est qu’elle doit être importante et, surtout, déterminante qu’elle lui a permis de libérer Benghazi et ses environs. Il est très probable aussi que les autorités algériennes aient fourni une aide similaire au Gouvernement d’union nationale (GNA) installé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale.
C’est tant mieux si c’est le cas. Après tout, une Libye débarrassée du fléau du terrorisme arrange aussi bien les affaires des Libyens qui en souffrent depuis le renversement de Kadhafi que celles de l’Algérie qui ne sera plus obligée de vivre avec le risque constant de voir un jour des hordes de terroristes traverser sa frontière pour semer la désolation dans ses villes frontalières, comme ce fut déjà le cas.
A l’inverse de certains pays qui font de la lutte contre le terrorisme un fonds de commerce ou un moyen pour coloniser à nouveau des pays, l’Algérie fait ce qu’elle a à faire sans le crier sur tous les toits et sans demander de contrepartie. Toute la différence est là.
S. S.
Comment (13)