Tapage autour du départ de l’attaché culturel de l’ambassade d’Iran
Par R. Mahmoudi – L’annonce faite par le chargé culturel de l’ambassade d’Iran en Algérie, Amir Moussavi, de quitter officiellement son poste a enflammé la Toile et mis les activistes anti-iraniens dans un état d’exaltation extrême. Pour cause, ce diplomate est accusé par les cercles islamistes pro-saoudiens d’être le fer de lance d’une campagne de prosélytisme menée «sournoisement» en Algérie depuis sa nomination à ce poste il y a quatre ans. Il est soupçonné d’avoir tissé un réseau d’activistes pour propager le chiisme en Algérie.
Ses détracteurs, à leur tête l’activiste algérien à la solde des Al-Saoud Anouar Malek, décrivent ce départ comme l’aboutissement des pressions exercées depuis un certain temps sur les autorités algériennes pour les amener à «expulser» un agent nuisible qui, selon eux, menait un activisme dangereux pour la sécurité et la stabilité du pays.
Or, dans son annonce postée en langue arabe sur son compte Facebook, Amir Moussavi a remercié chaleureusement le peuple algérien et aussi les officiels pour leur «hospitalité» et leur «coopération», tout en saluant une jeunesse algérienne «dynamique», «courageuse» et en louant «la beauté des paysages» de l’Algérie et «son histoire glorieuse». Un homme expulsé de la façon décrite par Anouar Malek et ses acolytes pouvait-il avoir suffisamment de ressources morales pour annoncer son départ avec autant de délicatesse et de courtoisie ?
Pour rappel, un ancien conseiller du ministère des Affaires religieuse, Adda Fellahi, s’était joint, depuis quelques mois, à cette campagne d’acharnement médiatique contre Amir Moussavi. Cet ancien collaborateur de Mohamed Aïssa décrivait le diplomate iranien comme «un danger pour la sécurité du pays», en raison de ses supposés déplacements à travers les régions, tout en demandant aux autorités de l’expulser.
Cette polémique coïncide curieusement avec une dangereuse escalade en Iran, suite à l’attentat sanglant perpétré dans la région d’Ahvaz, samedi dernier. Si l’action est officiellement revendiquée par Daech, le gouvernement de Téhéran accuse ouvertement les Etats-Unis et leurs alliés du Golfe, à leur tête l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis.
R. M.
Comment (23)