L’ex-ambassadeur de France revient à la charge : à quoi joue Bajolet ?
Par Sadek S. – L’ancien directeur de la DGSE, Bernard Bajolet, semble avoir fait du président Bouteflika sa cible préférée. Invité lundi matin par l’association de la presse diplomatique, il s’est distingué par une nouvelle charge contre le chef de l’Etat et ce qu’il appelle le «régime algérien». L’ancien ambassadeur de France à Alger a d’abord commencé par nier son intention d’avoir voulu «achever» le chef de l’Etat algérien.
Il a suggéré avoir juste voulu expliquer, à travers son entretien donné vendredi au Figaro, combien l’état de santé du président Bouteflika était handicapant pour l’Algérie. «Soyons clair. Je souhaite longue vie au président Bouteflika : je ne suggère donc pas qu’on le débranche», a insisté Bernard Bajolet, selon le magazine Nouvel Obs. qui rapporte l’information. Le directeur de la DGSE de 2013 à 2017 a cependant argué, selon la même source, que «cette momification du pouvoir algérien sert certains groupes qui, ainsi, se maintiennent au sommet et espèrent continuer à se maintenir et à s’enrichir.»
Lors de ses «confidences sur l’Algérie», le maitre-espion qui vient de publier ses mémoires (Le soleil ne se lève plus à l’est, Ndlr) a aussi raconté une anecdote sur le chef de l’Etat. «La dernière fois que le président Bouteflika est venu se faire soigner en France, j’ai demandé à le voir, mais il a refusé. Alors je lui ai fait envoyer un immense panier de chocolats ; en retour, il m’a fait porter un bouquet de fleurs si grand qu’il rentrait à peine dans mon bureau [à la DGSE, NDLR] !», a-t-il confié.
Dans un entretien au quotidien français Le Figaro daté de vendredi 20 septembre, Bernard Bajolet avait notamment soutenu que le président Bouteflika était «est maintenu en vie artificiellement». «Le président Bouteflika, avec tout le respect que j’éprouve pour lui, est maintenu en vie artificiellement, et rien ne changera dans cette période de transition», avait-il dit en réponse à une question sur les relations franco-algériennes. Pour Bajolet, les relations des deux pays, notamment sur les questions de l’histoire, évolueront à petits pas et il n’y aura pas de «grand soir». «Si ouverture il y a, il faudra aussi qu’elle soit réciproque avec, entre autres choses, l’ouverture des archives du FLN», a-t-il ajouté.
S. S.
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