Seul un sursaut…
Par Akram Chorfi – Il n’y a rien qui compte plus, au milieu de cette cacophonie politicienne, que la recherche, pour l’Algérie et les Algériens, d’une voie de concrétisation des grands objectifs économiques à même de sortir le pays de la dépendance des seuls hydrocarbures.
A trop guetter le prix du baril de pétrole et ses fluctuations capricieuses, on en arrive à oublier que cette psychose sous-tendue par une fragilité financière chronique est la meilleure raison pour motiver, socialement en tant que nation, politiquement en tant que gouvernants, intellectuellement en tant qu’élites, une mobilisation pour imaginer les solutions de sortie de crise car il s’agit bel et bien d’une posture critique qui soumet l’avenir d’un pays aux aléas du marché énergétique.
La problématique doit être posée, non en tant qu’équation à résoudre en fonction de la conjoncture et après consultation de «l’oracle pétrole» mais en tant que question salvatrice de pérennité nationale, qui doit interroger définitivement et aussi longtemps que l’imposera le besoin d’y répondre, notre capacité, en tant qu’Algériens, à puiser du passé et du présent la capacité de créer un avenir meilleur, de prospérité, de progrès et de modernité.
Il est évident qu’un sursaut collectif demeure tributaire, en premier lieu, de cohésion sociale. Mais pour être efficace et porter ses fruits, le sursaut en question doit mobiliser des élites à la hauteur des attentes de l’Algérie en matière de développement industriel, économique et social. Des élites que ne peuvent produire les systèmes actuels d’éducation, d’enseignement universitaire, de formation et de recherche scientifique.
L’argument qui consiste à dire que nous produisons des élites qu’on nous envie ne tient pas la route. Ceux-là, en plus de nous les envier, on nous les prend. Les élites dont il s’agit doivent être produites par dizaines de milliers. Il ne s’agit pas de génies mais de jeunes universitaires capables de convertir la valeur savoir en valeur économique, et non des salariés à peine capables de se recycler dans les couloirs de la fonction publique.
Réaliser ces conditions de renouvellement humain, c’est donner sa chance à l’Algérie de décoller sur la bonne rampe et de commencer à nourrir les éléments du progrès, de l’essor économique et du développement social.
Nier ces préalables, c’est se condamner à spéculer sur de vaines certitudes.
A. C.
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